24 juillet 2011

CLOWN

J’aime bien quand tu danses. J’aime bien que tu déhanches. Les songes et anges. Les rumeurs d’innocence. Toutes ces choses sans conséquence.

Je ne lis plus. Enfin plus assez, allez savoir, une fois qu’on a fait sa demande à la poussière tout le reste reste fade. Juillet semble vide, inerte, ahurissant. On peut y croiser des gens vivants sans même s’en rendre compte. On marche dans les rues pour voir si on n’est pas seul mais rien d’autre ne pourrait plus vous le faire ressentir. Il y fait moite, étouffant, comme une fin du monde un soir de nuit d’été.

Je m’ennuie, mais l’ennui et le lot de tous parait-il, et la superstition celui des faibles alors je fais semblant de faire semblant. J’ai passé la journée entre errements sur la toile et séries anglaises trash sur DirectStar. Et pourtant. Je mate Shameless en boucle et je n'en ai même plus honte. Je dirais même que j’aime bien ça. Je me confonds dans la banalité, me vautre dans la négligence, je réussis mon nœud de cravate du premier coup et je m’émerveille devant tant de dextérité. J’ai la migraine, le blues, le vertige au sol et les sinus à l’envers. Je hasarde un soupçon d’optimisme et repense à toutes celles qui se sont intéressées peu ou prou à quelques bribes de mon existence. J’essaye de savoir combien elles étaient mais je ne retiens que le ridicule score gravé au fond de ma mémoire.

Il en est ainsi, comme de tant d’autres choses d’ailleurs. Le train siffle toujours 3 fois mais le rôle principal n’est jamais qu'un mauvais acteur de série B. On se contente de rêver à une vague copine d’enfance en train de vous faire un truc que la loi autorise mais que la morale réprouve. On se sent enfermé dans sa vie comme dans un uniforme, on laisse quelques-uns devenir ce qu’on aurait toujours voulu être sans avoir le courage de se l’avouer à soi-même.

J’ai fini tout ce qu'il restait de soirée dans le souci et l’isolement. Tout seul comme un con. Je ne sais pas quoi faire, j’ai juste envie d’une overdose.

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