1 août 2011

ON

Je ne crois en rien et surtout pas en Dieu. C’est pour cela que j'écris lorsque ça va mal. C’est bien mieux ainsi, non ? En tout cas bien plus intéressant j’imagine. Le bonheur n’intéresse personne, surtout celui des autres. Il n’existe que dans l’imagination de ceux qui ont la chance d’en avoir.

On s’extasie souvent devant la moindre tranche de vie qui n’est pas la nôtre. On se dit qu’elle est 'mieux', qu’elle a plus de sens, plus de joie, de mystère et autres conneries. Pourtant, quand on semble s’approcher de cet idéal inaccessible, on se réveille toujours en nage dans un studio de 20 m2 avec un vieux transistor qui crache du Colonel Reyel. Alors on se balade dans la rue, la mine enfouraillée, le corps tremblotant, le veston 2 tailles au-dessus. On sort au hasard des rencontres, en faisant croire à ceux qui le veulent bien qu’on part bosser, mais les yeux dans le vague, l’esprit ailleurs, on ne fait que mater ceux qui savent s’aimer.

Certains gagnent en maturité avec l’âge, quelques-uns en assurance, d’autres en névrose. Il y a une logique dans tout ça. On fait sa crise adolescente de la trentaine juste après avoir passé son doctorat. On essaye de se cacher, de rechercher ce que l’on ne veut pas trouver, on s’excuse de la fermer puis de la refermer mais on ne fait que faiblir à force d’obéir à ce que l’on refuse d’écrire.

Puis un jour je me suis retrouvé las, dans ce lieu improbable, un peu par hasard, un peu par mégarde aussi. J’avais pas fait exprès, j’avais encore péché par optimisme, ce genre de mélange entre naïveté et utopisme, cette façon de sourire bêtement au Père Noël alors qu’il est en train de vous caresser la cuisse.
J’avais pas fait attention, pas fait attention où je m’étais encore fourré. Je m’étais égaré, je m’étais retrouvé dans une situation inextricable et pourtant évitable, un peu comme quand on se retrouve embarqué à Disney un beau jour d’été.
Rien à faire. Englué jusqu’au cou sans pouvoir se défaire. De tous ces mensonges en forme de somnifère. Juste attendre, souffler un bon coup et attendre que ça passe. Comme une pute entre deux passes. Comme un dîner chez ses beaux-parents ou un album d’Amanda Lear. Juste se dire que ça pourrait toujours être pire.
Je me suis donc retrouvé las, avec eux, à se regarder dans le blanc des yeux. Au début j’étais pourtant content, puis je me suis vite rendu compte que c’était pas comme avant, pas comme j’avais imaginé, que trop de choses s’étaient barré. J’ai eu beau essayer, rien n’y a fait. Impossible d’avancer, ni de reculer, de rire ou bien d’haïr. Impossible de revenir.
Comme revoir ses amis sans rien avoir à leur dire.

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