31 décembre 2013

THE FRAGILE HALO

"La D déforme le visage, ou la vision. Je me suis vraiment trouvé très beau hier."

Avant, j'étais romantique.

Je voulais être mystérieux, passionnant, passionné. Je pensais que la simplicité, la sensibilité comptait. Que les filles étaient douces, fragiles, qu'un regard suffirait pour partir ailleurs, loin, très loin, là où personne n'irait nous chercher. Je pensais que j'aurais pu les aimer.
Je regardais les feuilles flotter au loin et je rêvassais. Je pensais.

Les filles m'impressionnaient.
Je leur parlais en baissant les yeux, en m'excusant, comme un enfant détournant le regard après avoir fait une bêtise. Je ne savais pas par où commencer, comment commencer, et comment finir. Je me contentais de rire bêtement à leurs remarques même pas drôles, de parler de tout sauf d'elles, de faire semblant de prendre du plaisir là où leur conversation n'aurait dû être qu'un mélange de curiosité et d'angoisse.
Je tentais de masquer le filet de bave qui coulait intérieurement en moi.

Je ne les connaissais pas.

Désormais : "Tu aimes contrôler, dominer ! Même quand tu cèdes un peu de prise il faut que tu imprimes ta marque. Tu aimes voir la femme que tu es entrain de baiser être soumise et dépendante de toi mais d'un autre côté tu aimes être surpris, si la femme te force à te laisser faire il y a ton côté homme viril qui a du mal à se laisser faire, à perdre le contrôle mais ton côté libertin aime qu'une femme se mette à califourchon sur toi et prenne son pied en s'empalant sur ton penis comme ça lui plait !"

Bonne Année

"Quand un écrivain meurt il ne se passe rien. Il est juste remplacé par un écrivain vivant"

26 décembre 2013



"This song makes me want to love. Not to have sex, but to actually share an existence with someone."

"Je ne t'ai rien demandé, mais je crois que tu n'avais rien à m'offrir."

"T'inquiètes pas, avec moi tu ne risques pas de tromper quelqu'un car je ne suis personne."

22 décembre 2013

MARY CHRIS

« Il est sûr que Négligeable Indécent est le plus grand écrivain du monde» c'est ce qu'a affirmé Charles Bukowski mercredi dernier à un parterre de journalistes venus à sa rencontre à Paris.

Cette déclaration de Charles Bukowski nous pousse à revenir sur la carrière de Négligeable Indécent. Né en 1985, Négligeable Indécent n'a eu cesse depuis d'épater la galerie par ses incessants apports dans le monde de la culture, des sciences en particulier au sein de la «confédération des écrivains blogueurs de France et de Navarre» puissante association créée par Napoléon III quand il prit le pouvoir un mercredi de 1852 peu avant l'heure du repas.

Négligeable Indécent a entamé son chemin vers la gloire en inventant le post pertinent qui devint depuis le summum de la distinction pour tout homme moderne. En effet qui depuis n'a pas exhibé fièrement ses posts pertinents à la foule envieuse ? Pour cela, les habitants de la planète entière et en particulier de Paris lui sont reconnaissants.
C'est par un beau jour de Décembre qu'il a rencontré la littérature et décida de la conquérir grâce à son charme et au prestige que lui avait donné l'invention des posts pertinents. La littérature dira pourtant plus tard «ce qui m'a fait le plus craquer chez lui, c'est la profondeur de son propos ». Elle ne s'en est d'ailleurs jamais remise depuis.

17 ans plus tard il découvre dans une librairie poussiéreuse de Paris un livre de Charles Bukowski : journal d'un vieux dégueulasse. Pour Négligeable Indécent c'est une révélation, il s'attelle à la rédaction des :« Mémoires d'un négligeable indécent », une œuvre majeure qui l'occupera jusqu'à ce qu'il atteigne la majorité intellectuelle. Cet opus sortira en librairie mercredi prochain.
Le livre est tant attendu que son éditeur prétend pouvoir gagner, grâce à sa publication, une somme qui pourrait atteindre vingt-deux euros et soixante centimes.

Comme l'a si justement fait remarquer Charles Bukowski «Ce livre est une œuvre impérissable que Négligeable Indécent a écrit avec toute sa mégalomanie et sans aucune concession.».

Nous vous redonnons les cordonnées du livre et de l'auteur :
«Mémoires d'un négligeable indécent », par Négligeable Indécent
Aux éditions Dubois,
Prix public 11,30 Euros TTC

Envoyé de mon iPhone

29 novembre 2013

MEMORIAL

Elle a sonné à la porte. Je lui ai ouvert calmement, avec un peu de retard.
Elle portait 3 épaisseurs de vêtement sur elle mais une fois la porte refermée elle s’empressa de les retirer et je me retrouvai face à une créature en minijupe et décolleté plongeant. Je regardais l'ensemble, curieux, contemplatif, circonspect. J'essayais de trouver quelquechose que je ne cherchais pas. Je finis par arrêter et l'invitai à s'avancer vers moi. Elle me regarda dans les yeux, fixement. Immobile. Je la pris par le bras, la plaquai contre le mur et me mis à l’embrasser fougueusement tout en serrant son cou avec insistance.
"Déshabille toi, garde ta culotte".
Elle aimait ça.
J’aime ça. Ouvrir la porte. Ne pas savoir qui c'est. Ce qu’elle fait. Où elle va. J’aime savoir qu’elle est là pour ça et rien d’autre, qu’elle va s’abandonner quelques minutes, quelques heures, quelques nuits, puis qu’elle partira sans rien dire, qu’elle reprendra un quotidien aussi banal que le mien. Qu'elle oubliera, peut être.
J’aime ça. Se donner un rendez-vous pour un verre, se raconter nos vies, faire la conversation réglementaire, puis ne pas savoir que faire, rentrer finalement chez l’un ou chez l’autre, se rapprocher petit à petit, se caresser l’épaule, les hanches, la cuisse, les lèvres, s’arracher les vêtements et tout le reste.
J’aime ça, la surprise, l’inconnu, le désir.
J’aime ça, coucher avec des inconnues.
J’aime ça.

25 novembre 2013

25 BANDS IN TOWN

Il y eu Sophie, Marie et puis Lisa.
Eléonore, Sandrine et Jessica.

Assis devant mon lit, chaque matin je la vois
Dépasser ma fenêtre, accélérer le pas
Le regard assuré, le visage si froid
Les seins mal ajustés, les cheveux un peu gras
Assis dans ma fenêtre, chaque matin je la vois
Entreposer ses rêves, réajuster ses bas.

Au détour de ses lèvres, je sens mon cœur qui bat
Le rythme est appréciable, mais les mots ne sont pas
Jetés par la fenêtre, chaque matin je la vois
Et moi comme un débile, je crois qu’elle vient pour moi.

Je ne suis pas assez beau pour être amoureux.

11 novembre 2013

REMEMBERING PROSECUTED HAMBURGER

11.AM

Il y eu Sophie, Marie et puis Lisa.
Eléonore, Sandrine et Jessica.

Jessica poussait un petit cri pendant l'amour. Et aimait se blottir contre moi après avoir joui.
Sandrine aimait à peu près tout mais ne faisait que la sodomie.
Eléonore se caressait contre mon visage, le temps d'un après-midi.
Et Lisa attendait que ça se passe, comme on attend le bus de nuit.

Toutes celles citées plus haut resteront à jamais gravées dans ma vie, mais n'égaleront jamais Marie, et puis aussi Sophie.
Celles qui m'ont aimé pour ce que j'étais, et quitté pour ce que je suis.

Je veux être bien avec quelqu'un, ou être avec quelqu'un de bien.

25 octobre 2013

24 octobre 2013

SHOW-GAZE

J'avais croisé Emma sur ce site de rencontre, ou bien était ce Cécile, je ne sais plus.
Elle portait une longue jupe noire, de celles qui laissent entrapercevoir beaucoup tout en montrant peu. De celles qui vous laissent imaginer une jeune étudiante à la youporn au lieu de la quinqua bedonnante de netechangisme.

Elle avait pourtant tout ce que l'on pouvait vouloir : le sourire, la familiarité, l'envie, cette façon de vous rendre aussi beau que vous ne le serez jamais. Elle paraissait timide et pourtant n'hésitait pas une seconde à exprimer ses désirs sexuels les plus profonds comme on énonce ses souhaits d'affectation après un concours de la fonction publique. Elle semblait tout en contradiction et je dois dire que j'aurais adoré ça.

Elle m'a regardé, tellement que j'ai fini par l'embrasser. Fort. J'aurais même pu laisser ma main glisser entre ses cuisses si on n'avait pas été en pleine rue. Elle a fait comme si on partait pour jouer une scène de film porno mais s'est retirée aussi sec avant de s'enfuir en courant.

Je l'ai regardée. Je l'ai regardée partir sans pouvoir bouger, jusqu'à ce que sa silhouette s'affaiblisse et disparaisse dans le fond de la rue.

Y'a que les tordues qui m'aiment. Peut être le suis je aussi.

7 octobre 2013

LAVAPIES

Après la Chine, l'Espagne. Rester plus d'un mois à Paris relève en effet le plus souvent de la torture. Jamais une ville ne peut autant t'étouffer ou te faire sentir seul. Une atmosphère unique où la beauté des lieux semble compensée par le cynisme des personnes qui s'y sont perdu. Pourtant Paris est belle. Belle comme un peinture de maitre, belle comme une voiture de collection, belle comme un mannequin qui t'attire et se révèle cependant froide et vide à l'intérieur.

Entre le temps maussade, les filles qui baissent les yeux, et les automobilistes qui en viennent aux mains pour un feu grillé, prendre un peu de bon temps au soleil relève presque de l'instinct de survie.

Pierre m'accueille dans son tout nouvel appart à deux pas de la Puerta del Sol. Il m'a laissé la chambre nuptiale. Faut dire que la dernière fois, cantonné dans le salon sa copine n'avait pas trop apprécié que je ramène une 'locale' et j'avais été stoppé net en plein effort. Heureusement cette fois-ci les conditions sont meilleures avec une chambre en plus et une copine en moins. Bien sûr officiellement je n'ai rien à voir avec une fille qui lui a fait la vie pendant 2 ans pour partir avec le premier prof de salsa venu. Parfois "la chance n'a rien à voir dans rien".

J'ai revu maria. Parce que c'était dans l'ordre des choses, parce qu'il le fallait, parce que j'aime finir ce que j'ai commencé.

J’avais encore du mal à me remettre de tous les « avions » croisés en ce début de soirée quand je l’ai vue, appuyée contre un coin de porte, perchée sur le rebord de la rue, les lèvres pincées jusqu’au sang et le regard dans le vague. Elle portait un sac à main en skaï rouge usé à chaque extrémité et checkait nerveusement son iPhone comme si elle attendait un appel de détresse. Malheureusement pour elle le salut n'est pas venu pas du ciel, ni de la téléphonie, ni de tout autre moyen de communication et elle a fini par ranger soigneusement son appareil à mon arrivée.

Je ne savais pas où aller, ce n’était pas ma ville, et je n’avais pourtant fait aucun effort pour me renseigner. Je l’ai donc suivie dans un bar étrange aux murs couverts de pochettes de 45t des années 50 et dans lequel le service était assuré par des Drag Queen un peu sur le retour. L’endroit singulier se portait finalement bien à une discussion bizarre où l’anglais se mélangeait anormalement à un espagnol plus qu’hésitant. Je n’étais pas spécialement à l’aise avec elle, ni avec aucune autre personne d’ailleurs, ma difficulté à communiquer faisant péniblement ressortir un côté timide que je tentais jusque-là de cacher comme on cache une maladie honteuse.

Heureusement pour moi la chlamydia ne s’étant pas encore manifestée, cela me conforta dans l’idée de la ramener à l’appart comme nous en avions implicitement convenu. L’évidence de cette fin de soirée me faisant amèrement réaliser que décidément non, on était pas à Paris.

Je la déshabillais lentement contre le lit mais au fur et à mesure que les habits tombaient elle perdait confiance alors que la mienne se renforçait. Dans la lumière criarde d’une chambre trop grande et trop moderne elle n’était pas aussi belle que ce que j’avais imaginé et des images de filles à la plastique parfaite croisées dans la rue me revinrent en mémoire. J’étais un peu déconcerté, son visage et ses muscles se tétanisaient mais je ne faillis pas. Je me dis que j’avais finalement souvent couché avec des filles que je n'aimais pas mais que c’était probablement la seule solution pour m’envoyer en l’air à une fréquence raisonnable.
Voilà à quoi on en est réduit.

Elle semblait s’en vouloir d’avoir tremblé mais je ne lui en voulais pas, comment aurais-je pu.
Le lendemain elle m'a relancé. J'ai dit que j'étais occupé.

12 août 2013

TOO BIG

J'avais fini par décoller ce qu'il restait de ma peau par petits morceaux. Lentement, méthodiquement, les lambeaux se détachaient comme on déchire un paquet cadeau.
La naïveté de croire qu'on pouvait affronter le soleil chinois nu comme au premier jour sans en subir les conséquences.

Samy me passe une tsingtao négociée 2 yuans auprès des fermiers locaux. La mère de famille lui avait également répondu qu'elle n'avait pas de "ice cream" mais savait faire les gâteries alors il avait poliment décliné l'invitation.

Tout n'est qu'une histoire de pouvoir après tout, le pouvoir de proposer, celui d'accepter, et bien sûr de payer.

Si je suis sceptique, c'est qu'il existe un monde où les toilettes publiques te permettent de savoir si tu as définitivement perdu l'odorat et où les prostituées sont en libre service 24h/24. Un monde où tu ne sais plus si tu as donné ton accord pour un massage ou un boom boom massage sans te sentir particulièrement concerné. Seul l'évidence nous pousse à croire en l'absolue vérité.

Avec Samy on préfère encore se dire que le "pretty landscape" vaut le détour, qu'il nous magnifie le regard avec ces montagnes majestueuses et ce silence enivrant. Qu'il pourrait nous envoyer nous faire foutre parce qu'après tout, on est juste 2 petits cons qui font comme s'ils étaient chez eux mais repartiront aussi vite qu'ils sont venus et oublieront leurs souvenirs comme on oublie sa première histoire d'amour.

Avec Samy, on essaye d'y croire après tout. Se perdre en forêt puis recommencer tout à zéro en se disant que quelques bouts de bois et un approvisionnement régulier en produits de grande consommation suffiraient largement à notre (sur)vie. Sa main sur mon épaule, il me passe son joint comme un père voulant refaire le monde avec son fils, toutes choses égales par ailleurs son concept nébuleux de "bonheur national brut" n'emporte toutefois que moyennement mon adhésion.

Samy c'est celui qui conduit et qui ne boit pas parait il. Ton ami imaginaire en somme.

9 août 2013

1h du mat, Yangshuo, China. On prend le taxi pour rentrer à l'hôtel et là le conducteur nous amène aux putes.

L'Asie, ou une certaine continuité de l'hospitalité coloniale.

13 juin 2013

Le bonheur c'est maintenant

11 mai 2013

"Au fond des filles, au fond des choses
On finit tous en overdose"

1 mars 2013

10 février 2013

Allongé sur le lit, dans le noir avec elle :
"- En fin de compte, dis-moi, pourquoi on est là ?

- Je ne sais pas, un jour on partage des choses avec des gens, puis celui d’après on peut retomber dans le néant d’où on vient.
Ni sentiments, ni ressentiments, rien.
Fin de l’histoire."

4 février 2013

AF

Je me suis retrouvé dans cette ancienne usine de l'ex-RDA ce matin ou bien ce soir, je ne sais plus vraiment.

J'étais sorti la veille, m'étais bêtement endormi 3h avant d'arracher un taxi pour Roissy pour pas louper le premier Paris-Berlin. Dans l'avion pas mal de jeunes étudiants en mode week end défonce, je jette un regard sur la carte minutieusement annotée de mon voisin et y remarque entouré en gros un 'weissensee, marché aux putes'. Le week end s'annonce bien.

Sur place je rejoins une "québécoise, je t'ai dit, pas canadienne". La dernière (et première) fois que je l'avais vue, je me rappelle vaguement que j'étais en train de lui mettre un stylo dans le cul dans son 40m2 arrêt Rosemont a Montréal. Une chic fille.

Arrivée chez elle elle me proposera une petite pipe sur son canapé Ikea acheté la veille, chose que je ne pu refuser par mesure de politesse. Les civilités d'usage ainsi accomplies nous renonçons à l'ambitieux programme de visites culturelles que nous nous étions fixés pour mieux nous concentrer sur la vie nocturne de la capitale allemande. Ce qui ne m'empêcha pas néanmoins de la doigter discrètement porte de Brandebourg alors qu'elle lisait la pancarte explicative sur l'histoire du monument, ceci sous les yeux d'un garde frontière est-allemand d'époque visiblement pas si surpris que ça. De toute façon, elle n'avait trop rien à dire car sans moi elle savait qu'elle se ferait refouler un troisième fois du B******n, chose pour laquelle elle aurait dixit "dû mettre plusieurs jours à se remettre".

J'étais déjà passablement fatigué de mes 24h sans dormir et arrivé là-bas je ressemblais plus à un zombi qu'à un bobo parisien, ce qui nous aida probablement à entrer sans trop de problème, et à se faire aborder par la moitié des dealers de la boîte.

Gunther me propose un gramme de speed car "vu ton état il ne faut pas tenter le diable" , je m'y résous sous les conseils avisés du spécialiste . Il m'ouvre la porte de son bureau qui ressemble peu ou prou à des toilettes avec la cuvette refermée et me laisse tracer une ligne avec mon pass Navigo puis sniffer mon rail sur son iPhone 4S blanc. Mon amie québécoise fait de même, de la poudre dégouline un peu de sa narine droite mais elle aurait le nez dans la merde que je la trouverais encore plus sexy.
Le billet en poche, Gunther von Berlin m'invite poliment à regagner la sortie. A droite, à gauche , plusieurs personnes sortent des portes voisines.

L'Allemagne ou une certaine notion des toilettes collectives.

Le week end se terminera au turc du coin.

Élise, tu fais chier.

27 janvier 2013

VERTICAL

J’ai pris mon verre et je me suis mis à regarder le ciel, seul au bord de cette fenêtre mal éclairée. Il était tard, peut-être pas, on y voyait vraiment rien mais j’essayais de peindre la nuit avec mes yeux. J’avais passé la soirée à dire des trucs surement inintéressants, à parler de moi, à être sérieux, à prendre un air grave et concentré comme si j’étais venu pour un entretien d’embauche.
A dire de la merde, à mettre dans mon nez dans mon propre caca en en redemandant encore. A m’éloigner.

Je me sentais globalement humilié comme souvent et je ne savais pas trop quoi faire, comme toujours.

Un peu gêné, je faisais semblant de ne pas voir qu’on était cinq et que quatre étaient en train de se tripoter dans mon dos. Dont deux qui n’auraient pas dû. Quel naïf. Quelle tristesse. Ils me peinaient et même temps m’intéressaient. Je les méprisais tout autant que je les enviais. J’aurais voulu être comme eux, désirés, haïs, aimés, pouvoir transgresser ce sentiment avec quelqu’un qui en aurait fait de même. Ça m’aurait excité, ça m’aurait donné la sensation d’aller au-delà, de braver l’interdit, de faire des doigts à tous ces coincés du cul, de vivre.

J’en aurais été bien incapable.

J’avais mélangé, tout ce que j’avais eu sous la main, je ne me rendais pas compte que c’était aussi le cas dans mon crâne et que je ne tarderais pas à m’accrocher définitivement aux murs. Je commençais à avoir des visions de catch américain vu sur une mauvaise chaine de la TNT et là je me suis vraiment vu partir. J’ai passé ma main glacée sur mon frond, je me suis enfoncé le doigt dans l’œil, j’ai plié les jambes sous la douleur avant de me taper la tête contre mes genoux. J’aurais pu me sectionner une artère qu’on ne s’en serait pas aperçu.

Finalement j’ai trainé ma veste, pris quelques photos, me suis dirigé vers la porte avant de me retourner pour bien enregistrer la scène devant moi. Je me suis dit que je resterais éternellement spectateur puis je suis parti.
La cage d’escalier, comme la nuit, était étrangement silencieuse, on aurait dit que quelqu’un avait oublié de brancher le son quelque part. Ça m’a donné le cafard.

Je suis rentré. Quelqu’un dormait déjà et je l’ai laissée m’insulter pour qu’elle me fasse de la place. J’aurais aimé lui vomir dessus mais ça n'aurait pas eu plus d'effet qu'un texte lu et oublié le lendemain.