27 mai 2010

PARIS

C'est vieux, c'est rien, ça ressemble à rien, mais ça vient de loin.

L'important c'est de rêver.


Revenir vers Paris, se laisser distraire, satisfaire par cette industrie du pire.
Y revenir, y faiblir, y faillir, encore.
S’y jeter, s’y perdre à corps perdu,
S’y caresser, s’y fracasser à demi-nu.
Se regarder tomber, plonger, sombrer à son insu.

Paris sans filets, Paris sans lueurs auxquelles s’accrocher.
Paris et ses murailles, Paris et ses tenailles,
Paris et sa misère, Paris et ses frontières, invisibles.
Paris noyé dans l’immense, Paris baigné d’insolence, teinté d'innocence.

Paris au fond du ventre, Paris dans ton entre
Je me vide de mon encre.


"Comme elle est belle ma ville et ses lumières,
Seulement pour les fous.
Celui qui veut, se la découpe en tableaux.

Et si tu peux te perdre, du côté du fleuve,
Lui il te calmera jusqu’à ce que tu ne puisses plus jamais,
Jamais respirer"

22 mai 2010

EXTRAIT

"Un soir je suis assis sur le lit dans ma chambre d'hôtel sur Bunker Hill, en plein coeur de Los Angeles. C'est un soir important dans ma vie, parce qu'il faut que je prenne une décision pour l'hôtel. Ou bien je paie ce que je dois ou bien je débarrasse le plancher. C'est ce que dit la note, celle que la taulière a glissée sous ma porte. Gros problème, ça, qui mérite la plus haute attention. Je le résous en éteignant la lumière et en allant me coucher."

20 mai 2010

VOLTE-FACE

C'est en m'envoyant droit dans la gueule que j'étais un looser que j'ai compris que je pouvais être un gagnant. Y'a comme une logique dans tout ça.
Les joies du monde professionnel, allez savoir.

Je vais avoir moins de temps pour rêver, pour errer, et plus pour m'affirmer, pour écraser. Comme s'il le fallait.

Mais je vais essayer de ne pas vous négliger.

14 mai 2010

ERRANCE

Je rentre tard. J'aime ça, me balader la nuit, dans les rues désertes, remplir le vide. Une lumière blafarde, des allées profondes, indécises, imprécises, l'impression de se perdre dans une nuée d'étoiles, de s'approprier la ville, de sentir sa présence, de la posséder en silence.
Je bosse pas mal et je commence à aimer ça. Je débloque grave. Ou je prends le plis. Formatage de gueule en bonne et due forme, sacrément influençable le mec.
Mes plages de loisir alternent désormais séances de wii et allées et venues sur youporn. Je sélectionne que les 'Homemade', tellement plus vraies, tellement plus bandantes. J'y navigue distraitement comme un gamin zappant entre Gulli et Disney Channel. Curiosité légitime où comment étudier les différences entre l'étudiante américaine, la pute vietnamienne, la secrétaire ukrainienne, l'épouse iranienne.
Intéressant.
Je mate ça et puis je me dis qu'il y a mieux à faire, sûrement. Qui sait.
Je sais pas pourquoi, j'ai toujours cette impression que les gens sont constamment en train de faire des trucs plus importants, plus enrichissants, plus fun que moi. En un mot que leur vie a plus de valeur que la mienne.
C'est con.

On ne devrait pas commencer un vrai job quand on est célibataire. C'est encore le plus sûr moyen de le rester.

8 mai 2010

SEUL

Je commence à disparaître. Définitivement. Comme une bamba triste.
Je m’en doutais un peu.

Je erre dans le vague de l’âme, je me perds dans le néant, je m’écarte peu à peu du monde sans même m’en rendre compte.
Pas envie de parler à personne. Pas envie d’écouter. Ma colloc au téléphone : « Chéri j’ai envie, si tu veux on le fera par le 2ème système ».

Tapis dans l’ombre, dans le fin fond de ma torpeur, je capte son signal comme un vieux transistor brouillé.

J’ai faillis bander.

6 mai 2010

Factotum

2 mai 2010

JE, ENCORE

J’écris, j'écris dans le moment, dans l’urgence, dans l’errance, avec mon cœur, avec mes tripes, avec mes innocences. Comme dans cette rame de métro trop bondée où j’essaye tant bien que mal de me cacher pour prendre ces quelques notes hachées sur un petit bout de papier. J’aimerais pouvoir vous marquer aussi fortement qu’ensuite vous m’oublierez, mais pour donner le change je me contente d’agrémenter ça et là mes textes de rimes et il faut avouer que c’est bien pitoyable.

J’écris parce que j’en ai le temps. D’ailleurs à ce sujet, une fois n’est pas coutume, je citerais Beigbeder qui, lorsqu’il n’a pas le nez dans la poudre, peut nous pondre certaines vérités :
Être seul est devenu une maladie honteuse. Pourquoi tout le monde fuit il la solitude ? Parce qu’elle nous oblige à penser. De nos jours, Descartes n’écrirait plus « Je pense donc je suis.» Il dirait « Je suis seul donc je pense. » Personne ne veut la solitude, car elle laisse trop de temps pour réfléchir. Or plus on pense, plus on est intelligent, donc plus on est triste.

J’écris avant tout parce que j’en ai enfin eu le courage.
Fuir, c’est jusqu’à présent tout ce que j’ai fait dans ma vie. Je n’ai fait que suivre les lignes établies, même si parfois elles ont pu être sinueuses, mais je les ai suivies. Je n’ai jamais osé les sorties de route, de peur de m’écraser froidement contre un arbre. J’ai roulé pénard en voiture en électrique en voyant lentement se défiler le fil de mon existence.

C’est un fait, j’écris pour me mettre en danger.


« L’écriture a encore une fois été la plus forte. Je la déteste et en même temps je l’adore, quand je la mérite. »