5 décembre 2012

Que ce soit au fond d'un bar ou au creux d'un oreiller
Mes intentions sont pures, et mon âme abîmée
Par les grands tourments, que parfois elle endure
A imaginer mes doigts caresser ton armure.

Nous parlerons de Baudelaire ou bien de Crébillon
Ou bien d'autre chose que tous ces scribouillons
Nous parlerons de toi, et un peu de moi j'espère
Nous parlerons de nous, de nos vies éphémères.

Pourtant plus que tes mots,
Ton esprit qui m'interpelle
Que cache-t-il sous ces libelles,
Des récits magnifiques ou de vibrants sanglots ?

En tout cas c’est charmant, j'ai moi-même jadis écrit
Des histoires pas très drôles, et de plus noirs récits
Mais je n'ose pour l'instant, tous mes vices te dévoiler
A l'époque j'étais drôle, et mon blog pas très gai.

Il semble fort possible, que nous nous révélions
Du goût pour la lecture, et de communes passions
Mais notre point commun le plus inassouvi
Est de notre envie de chair, et de philosophie.

Avant j’étais sportif, maintenant je le suis moins
J’ai troqué mes crampons, pour de précieux bouquins
Aujourd’hui je suis poète, demain je suis curé
Pour de plus longs sermons, et de plus grands pêchés.

-

J’aurais aimé t’écrire, j’en avais bien envie
Le visage est agréable, et le corps est exquis.
Mais je ne suis pas de ceux dont le souvenir s'efface
Mes rêves sont vivants, et brûlent dans la glace.

20 novembre 2012

ARIANE

Ecrire ton prénom, c’est comme tirer le fil
Ou lancer une fusée depuis une terre hostile.
Mais si j’ajoute un M, je me glace d’effroi
N’est tu pas la compagne du grand Robin des Bois ?

5 novembre 2012

10 octobre 2012


A nos corps étouffés
A trop les enlacer

A nos bouches écorchées
A trop les embrasser

A nos âmes évadées
A trop les libérer

3 octobre 2012


Ecoute, tu m’envoutes

Comme un homme qui aurait oublié son vin

A regarder tomber le jour

Longer le flanc de ses contours

A regarder au loin

Filer les lendemains



Je t’aurais dit bonjour

Tu m’aurais dit oui

On aurait fait l’amour

Au fond de ton lit

Mais je n’aime pas les abat-jours

Toi, tu n’aimes pas le vin

Et tout est parti ce jour

Filer les lendemains

29 août 2012

POST-SCRIPTUM

J’ai commencé ce blog parce que je m’ennuyais, parce que j’étais au chômage, parce que je voyais ma vie peu à peu m’échapper, prendre un chemin différent de ce à quoi je m’attendais. A cette époque-là, j’aurais pu sérieusement sauter. Comme un fusible mal ajusté. Je passais mes journées à scruter les annonces et seul dans mon appart vide je commençais à déprimer. A trop penser. Tout ce qui me sautait à la figure ce n’était pas mes réussites, seulement mes échecs passés.

Et puis j’ai eu en quelque sorte envie de me libérer. De parler, ou plutôt d’écrire le fond de ma pensée, tout ce qu’on n’ose jamais dire devant des êtres familiers, sortir de l’hypocrisie où je m’étais enfermé, où nous enferme notre société.

J’ai écrit ce que je pouvais, avec plus ou moins de sincérité, mais j’ai écrit ce que je ressentais. Ne pas avoir honte d'avouer ses pulsions sexuelles comme ses besoins d'amitié, tout ce qui fait d'un être sa complexité. Pour une fois dans ma vie, je ne me suis pas caché. L'anonymat a ça de bon qu'il nous permet de nous dévoiler.

Mais j'ai aussi écrit pour me prouver que je le pouvais. Pour montrer à qui voulait le voir que moi aussi j'avais des choses à raconter et surtout que je savais comment les raconter.  "L'important c'est pas ce qu'on dit, c'est la façon de le dire" "L'important c'est pas l'histoire, c'est la façon de la raconter" comme j'aime très narcissiquement m'auto-citer.

Grâce à ce blog j’ai pu rencontrer 3 personnes, et même une dont j’ai eu la chance de partager l’intimité. Avec des âges, des situations, des genres particuliers. Toutes uniques à leur manières, toutes aussi intéressantes que je ne le serai jamais. Je ne me suis pas toujours bien comporté mais je crois leur avoir montré qui j’étais.
Depuis, la roue a un peu tourné. Rien n’est loin d’être parfait mais certaines choses m’ont souries et je crois être plus apaisé. D'autres ne changeront jamais.
Quoi qu'il en soit, je sais qu’au fond de moi je n’ai pas encore trouvé.

Si vous saviez, comme je vous aime et comme je vous hais.

15 juin 2012

31 mai 2012

EPILOGUE

La nuit efface les masques. Elle illumine les visages d'un océan de clarté. Elle ne laisse nul autre la peine de distinguer le faux du juste, le bon du mauvais. Elle ne laisse transparaître que les émotions les plus pures, les messages les plus sincères. Elle privilégie l'essentiel pour mieux mépriser l'accessoire. Puisque tout le reste n'est qu'illusoire.
Elle oublie le temps, parfois.

Elle est souvent négligeable, parfois indécente.

11 avril 2012

L'AMOUR DURE 3 ANS

11 019 mots rédigés
5 328 lecteurs outragés (aka 'visiteurs uniques')
365 billets publiés
209 mails échangés
168 négligences concédées
134 indécences avouées
12 assumées
6 filles
3 années écoulées
1 Négligeable Indécent

6 avril 2012

ALICE PRACTICE

Alice, tu m'as eu
Quand tu m'as vu, t'as tout de suite su
Ce que tu pourrais faire d'un mec comme moi
Y'avait qu'à faire le premier pas

Moi j'étais assis dans un coin
A faire semblant de me sentir bien
A regarder autour de moi
Les gens qui ne se ressemblent pas

Moi j'étais assis dans mon coin
J'étais pas préparé tu vois
A te voir surgir entre mes reins
Puis rentrer tranquillement chez toi

Jusqu'à présent j'avais croisé
Que des pétasses, des filles coincées
Les filles aussi étranges que toi
N'étaient dans aucun texte de loi

Alice, tu m'as bien eu
Peut-être que c'était pas voulu
Mais toi au moins tu le savais
Que jamais on ne se reverrait

28 mars 2012


Bon anniversaire ma soeur

23 mars 2012

"En fait ce qui m’agace le plus dans cette histoire, c’est que j'ai le sentiment que le jugement a déjà été prononcé alors que le procès n'a pas encore eu lieu."
Londres, le 24 janvier

14 mars 2012

AD 2

Je me réveille à côté d’elle et j’ai juste envie qu’elle s’en aille. Vite. Que sa présence arrête de me faire culpabiliser. Elle n’a rien fait de mal pourtant je n’arrive pas à avoir une quelconque envie de la revoir.
Je me lève, et je la bouscule, elle ne se réveille pas, ou plutôt si. Enfoncée dans le lit, elle me regarde me préparer et ça me gêne. Elle transgresse mon intimité, tout ce qui je fais seul habituellement, tout ce qu’elle ne devrait jamais voir. Ce regard posé sur moi, cette insistance crue, cette vision continue, je ne veux pas de ça, ça me met mal à l’aise. Et pourtant, elle m’a bien vu à poil pendant toute la nuit.
Tout à fait logique.

Je ne dis rien, je fais comme si de rien, et je crois qu’elle a compris. Et je crois qu’elle me sent tellement loin qu’elle ne peut que partir. Prendre ses affaires, les mettre, puis partir. Sans même me haïr. C’est ainsi, c’est dans l’ordre, on a essayé mais ça n’a pas marché.

Je me regarde dans le creux du miroir, j’ai les yeux comme un vampire.
Je suis quelqu’un de bien.

22 février 2012

AD

J'arrive au travail, costume cravate, air distingué, et j'ai l'impression de jouer un rôle. Je me limite au strict minimum, j'ai le cerveau en mode 'corporate', pas un mot plus haut que l'autre, mieux vaut éviter de se faire remarquer. Rester dans les clous, ne pas déborder. Aquiescements polis, expressions modérées, regards neutres : tout semble être calculé pour me retenir, ne pas me trahir.

Je me contente de répondre sagement aux diverses sollicitations comme un automate et à ce moment précis je me demande si je suis réellement quelqu'un. Sérieux et précis, obéissant et appliqué, voilà ce que je suis, limite coincé.

En tant qu’ancien timide repenti, je compatis pour ceux qui le sont toujours. J'ai beau chercher partout, j'ai jamais vraiment compris pourquoi la timidité pouvait parfois être éliminatoire. Au contraire, ça serait plutôt la preuve d’une intelligence émotionnelle supérieure, un ressenti si fort qu'il te fait perdre tes moyens, t'empêche de respirer, de bouger, te tort les boyaux sans pouvoir rien faire.
Un mal, qui fait que t'es bien vivant.
On sous-estime souvent, à tort, le potentiel des timides. A long terme les timides sont toujours de bonnes surprises et peuvent révéler une richesse intérieure insoupçonnée au fur et à mesure qu’on les connait. Il faut juste savoir être patient, prendre le temps, les découvrir peu à peu, alors que nous sans s’en rendre compte on a toujours tendance à tout vouloir tout de suite. Et on passe à côté.

Ceci était un message de la ligue de protection des timides.

14 février 2012

INVERSION - FSTV

1 an et 3 mois que je bosse dans la planque ultime. Dieu sait si j'ai bien galéré pendant un an pour y arriver mais on peut dire que je suis chanceux : des horaires flexibles, des collègues sympas, un salaire plus que correct pour un début... objectivement, y'a pire comme conditions de travail.

D'une manière générale, avec le recul tout ça, on pourrait même dire que j'ai eu de la chance dans la vie. Un milieu aisé, des études réussies, une pas trop sale gueule... en gros y'aurait pas trop à se plaindre, y'aurait même à la fermer histoire d'avoir un peu de décence.

Pourtant, parfois je ne souhaite ma vie à personne. Je jette un coup d'oeil par la fenêtre, et je me sens impuissant. J'ai l'impression d'assister à un viol collectif en bas de ma rue sans pouvoir intervenir ni même faire le 17, de gesticuler comme un malade derrière ma vitre sans pouvoir perturber le cours des choses.
Ma vie est une succession de rendez-vous manqués, d'occasions loupées, d'égarements accumulés. De regrets. Ma vie est une succession de peurs : peur de l'échec, peur de m'emmerder, peur de ne pas plaire, peur de passer pour un con, peur d'être sapé comme un plouc, peur de perdre ce que j'ai, peur de gaspiller ma jeunesse, peur d'être moins bien que l'autre...

Comme tout le monde, il m'arrive d'avoir des joies et des déceptions, mais les déceptions sont toujours les plus fortes. Elles semblent piétiner toute la confiance durement acquise au fil du temps et lui pisser dessus sans même tirer la chasse. Les déceptions sont des morsures qui laissent un creux sur tes épaules. Des marques indélébiles. Des ongles retournés. Des morceaux de scotch collés aux lèvres.
J'en viendrais presque à envier ceux qui ne ressentent rien. C'est peut-être con, mais à défaut de se faire du bien eux ne se font jamais de mal. Ce doit être le bonheur.

Je ne sais pas pourquoi, les rares fois où j'ai rencontré une fille qui me plaisait, je me suis toujours pris une grande claque.
Je dois l'avoir mérité.

"Tu es quelqu'un de bien, tu mérites de trouver quelqu'un qui te corresponde, et tu trouveras forcément j'en suis sûre."
Paris, le 17 juin 2008

5 février 2012

MULTI-PACS

Je suis rentré chez elle parce qu’elle l’avait sûrement décidé, entre l’espoir et l’incertitude. J’ai posé mes affaires dans un coin, je l’ai laissé refermer délicatement la porte, puis je me suis installé là où elle m’avait indiqué. J’ai attendu qu’elle revienne en examinant l’endroit mais je n’y rien ai trouvé de très intéressant alors j’ai arrêté d’examiner. Elle a fini par réapparaître et m’a tendu un verre qui ressemblait à du rhum mélangé à quelque chose d'autre difficilement identifiable. Je l'ai bu sans trop me poser de questions.

Sa bouche était grande et riait lorsqu’elle parlait un peu trop vite, comme un rictus naturel, mais ses yeux brillaient un peu trop pour être authentiques alors cela n’enlevait rien à son air superficiel. J’ai fini par abréger la conversation en prétextant un cheveu égaré sur son visage, j’ai relevé sa tête, puis j’ai collé ses lèvres contre les miennes. Elle n’a rien dit. Elle avait dû être surprise. Elle n’avait pas dû imaginer que derrière cet air timide j’oserais agir de la sorte. Et pourtant. Elle n’a pas semblé m’en tenir rigueur.
Elle m’a même laissé faire bien d’autres choses.

J’aurais tant aimé qu’il en soit ainsi.

« L’indépassable philosophie de notre temps est contenue dans le Pac-Man : peut-être parce qu’il offre la plus parfaite métaphore graphique de la condition humaine. Il représente à leur juste dose les rapports de forces entre l’individu et l’environnement.
Il nous annonce sobrement que s’il y a quelque honneur à livrer le plus grand nombre d’assauts victorieux, au bout du compte, ça finit toujours mal. »

30 janvier 2012

23 janvier 2012

NEW LIFE

Je me suis demandé ce que je foutais là, dans cette boite de nuit trop criarde. Tout était rouge : la lumière, le décor, le mobilier, les semelles de chaussure, même les gens étaient rouges, sauf leur opinion politique peut être. L’endroit semblait propice à quelque chose mais difficile de deviner quoi alors je me contentais de regarder autour de moi. Ça avait l'air de se connaître, ça se payait des bouteilles, ça semblait vouloir impressionner n'importe qui mais ça ne m’impressionnait pas. Pour faire autre chose, j’essayais d'effacer les taches de champagnes qui s’étaient posées un peu partout sur mon costard mais j’étais bien incapable d’en faire partir une seule, alors je tentais quand même.

La situation semblait cocasse parce que globalement je venais de me faire virer du même type d’endroit à peu près un quart d’heure auparavant. Une vague histoire d’essuyage sur une nappe ( ?!?), enfin passons.
J’ai fini par abandonner ceux qui m’avaient amené là, après tout je ne les connaissais pas, j’ai continué mon tour encore quelques instants puis j’ai trouvé un endroit propice, un endroit à peu près convenable, un endroit à attendre que ça se passe... et comme les miracles n’arrivent qu’une fois, il arriva.
Emmène moi faire la cadence
Emmène moi met moi en transe
Fait moi danser fait moi mal
Fait moi rentrer dans ton âme

12 janvier 2012

ST. PANCRAS

C’est marrant comme plus on vieillie, et plus on ressent la solitude. On devrait se dire qu’au contraire avec l’âge on s’endurcit, on est moins sensible, plus imperméable aux contrariétés et surtout capable de se débrouiller tout seul, de mener sa vie sans l’aide de personne. On devrait se blinder, prendre du recul par rapport aux choses, ne pas devenir plus susceptible qu’on ne l’était avant… et pourtant.
Peut-être qu’étant jeune, le fait de vivre chez ses parents donnait inconsciemment l’impression de ne pas être seul, ou tout simplement que l’obsession (que j’ai pu avoir) pour les études prenait le pas sur le reste, occupait tellement l’esprit que tout autre chose paraissait secondaire.

Maintenant que tout ça est passé, et bien passé, les stress des exams, le flip de rester chômeur, la peur de faire un boulot qui fait chier, tout devient vide de sens car on se rend compte qu’il manque l’essentiel. Le truc qu’on regardait de loin avec mépris à l’époque, le truc qu’on pensait être un truc de gonzesse, le truc qu’on trouvait mièvre, ‘cucu’, le truc avec un grand A.
Maintenant on se dit que c’est bien beau de ‘chopper’ de temps en temps des personnes du sexe opposé, mais que la vie est quand même bien moins merdique quand on est avec quelqu’un avec qui on a une vraie relation, avec quelqu’un qu'on apprécie profondément, voir plus. La baise pour la baise en mode film porno, c’est bien sympa, mais si c’est juste pour se les vider, en fin de compte y’a pas non plus beaucoup de différence entre ça et sa main droite.

On se rend compte que toutes ces histoires de prestige des études et du taf c’est bien joli, mais que si c’est pour rentrer tout seul chez soi tous les soirs, autant se tirer un balle tout de suite ça ira plus vite.

Alors, qu'est-ce qu'on fait ?

"Barrez vous, cons de mimes !"

7 janvier 2012

JE ME SOUVIENS

J'ai marché longtemps dans le brouillard, à errer seul dans le noir. A remplir mon coeur de vide, à vider mon âme sur les trottoirs.
A réussir l'inutile, à observer l'improbable, à passer à côté de tout, même de l'inoubliable.
A regarder à droite à gauche, sans même fixer le regard. A se convaincre que le mieux c'est d'agir, tout en laissant faire le hasard. A se dire que la vie est ainsi faite, elle est comme les filles des bars : avenante au premier abord, mais quand même un peu plus avec des dollars...

J'ai rencontré tout et n'importe quoi
J'en ai rencontré assez, je crois

2 janvier 2012

SUPER 8

Je me souviens c'était un été où j'avais rien de spécial à faire. Le genre d'été où on attend que les choses se passent, où on s'imagine que les autres s'envoient en l'air à Ibiza pendant que la seule option qui s'offre à toi c'est encore de regarder une étape du tour de France à la TV, de plaine qui plus est.

On traînait quand même de temps à autre à la plage, la chance de vivre à côté, mais on ne savait pas trop quoi y faire, ou plutôt on ne savait pas comment y faire. Le genre d'âge où on est assez grand pour être adulte mais bien trop jeune pour se comporter comme tel. Alors le seul moyen d'en garder un souvenir impérissable ça aurait été d'avoir la chance avec soi, comme il arrive quelques fois... En général jamais quand on le voudrait.

En y repensant, on était quand même sacrément coincés.
On l'est toujours un peu.

"La vie est un long fleuve tranquille", un mauvais film mais avec quelques scènes touchantes ou marrantes par moment.