27 novembre 2010

DEUX

Baiser quand on en a envie est un plaisir auquel j’ai (et pas mal d’autres personnes) du mal à résister.
Niquer puis partir chacun de son côté, c’est l’idéal quand on a un besoin seulement « physique ». Pourtant plus ça va et plus j'ai l'impression que le compte n'y est pas, que tout ça ne rime à rien, que baiser, ça se fait à deux entre deux êtres éprouvant certains sentiments, et que lorsqu’on fait ça uniquement par pulsion animale on est jamais aussi seul. Seul face à soi-même, seul face à son plaisir narcissique.
Moi qui en temps normal me considère comme un jeune homme bien sous tout rapport, bien élevé qu'on dit, il m’arrive ainsi de me comporter comme un gros macho de base, comme une vulgaire machine à baiser dénuée de tout sentiment, le genre de type que je méprise et que je ne serai jamais, enfin je l 'espère.

De manière générale, je crois en fait qu'un homme les couilles vides ou pleines a deux manières radicalement opposées de voir le monde, et que c'est une loi de la nature contre laquelle on ne peut rien.

Alors, la moins mauvaise chose à faire, c'est encore d'arrêter de se culpabiliser et de rester humble face à la nature. Et de s’excuser comme on peut pour le mal qu’on a fait ou qu’on a pu faire. Et qu'on refera.

"On fait souvent du mal à ceux qu'on apprécie"

25 novembre 2010

ICI

Je viens de rentrer dans le monde de Candie, un peu aidé certes, mais j'y suis renté. Ici, tout le monde il est beau (certes un peu vieux), tout le monde il est gentil. Je me pince, c'est pas possible, dans un salon du 20e étage avec vue sur Tour Eiffel, en train de déguster un petit canap d'une main et une coupette de Veuve Cliquot de l'autre.
"Tu verras ici c'est les salaires du privé avec les horaires du public" me dit il, avec son large sourire et cette tonalité si apaisante qui est aussi celle de mon oncle. Il aurait pu mourir, moi, j'ai surtout peur de foirer à nouveau alors que je risque de bosser dans la planque ultime.

Tout est une question de mécanique finalement, c'est un peu dévalorisant mais faut bien faire avec, alors je vais prier chaque soir pendant 6 mois pour pas tomber en rade et rester sur le bord de la route comme un con.

"Jusqu'à présent je n’ai jamais osé les sorties de route, de peur de m’écraser froidement contre un arbre. J’ai roulé pénard en voiture en électrique en voyant lentement se défiler le fil de mon existence."

23 novembre 2010

15 novembre 2010

DOUBLE

J’étais là, dans cette cours de cette maison de campagne du sud de la France, le regard ailleurs, l’esprit incertain. Je tournais en rond, la cigarette à la main, le col du trench relevé. La poussière blanche s’échappait de mes pas, comme la fumée de mes poumons, de façon inéluctable. Le temps semblait s’être arrêté, définitivement, comme ces nuages d’un gris déprimant à peine concernés par de timides rafales de vents. Le temps semblait distant, anonyme, le temps semblait s’être fait la malle, ça aurait été la fin du monde que ça aurait été pareil.
J’ai fermé les yeux lentement et je me suis retrouvé dans cette cave sombre sans le vouloir. J’avais là devant moi, ces vieilles valises, ces vieux cartons, ces éléments du mystère. J’ai regardé partout, à droite, à gauche, au fond, en l’air, si on m’avait observé je suis sûr qu’on aurait dit un flic de la DPJ en perquiz. Sans gènes, sans scrupule, sans rien, prêt à violer la mémoire familiale comme un chien. Oui un viol, forcer les choses, c’est bien ça non ?

Puis je suis tombé sur ces mallettes genre années 40, genre qu’on aurait pu voir dans un Maigret. Elles n’avaient pas été ouvertes depuis des décennies, ça se voyait, et moi je voyais plus ce que je faisais là, à me demander si je devais les ouvrir ou pas. Je le sentais pas. Je savais pas. Si je devais avoir peur d’y trouver un trésor providentiel ou snuff movie façon "13 mm".
Mal à l’aise, oui mal à l’aise, comme s’il me regardait de là-bas et qu’il avait honte de moi à me voir fouiller comme ça. Mal à l’aise, le cœur à plat, comme quelqu’un qui s’apprête à trouver quelque chose qu’il n’aimera pas.

J’ai soufflé un bon coup, j’ai jeté un coup d'oeil derrière mon dos. La pièce était calme, trop, d’un calme pesant, j’ai senti tout le poids du remord qui pesait sur moi. Les pièces à conviction étaient là, bien rangées, à portée de bras, y’avait plus qu’à se servir. J’ai retroussé mes manches, essuyé mon front du revers de ma main avant de m’asseoir définitivement sur ma dignité, puis j’ai ouvert.

11 novembre 2010

BON WEEK END

10 novembre 2010

ROUND 2

ROUND 2 dans le monde du travail, en mode choc post-traumatique.
Alea Jacta Est.

6 novembre 2010

DE RETOUR

Le ciel parisien est redevenu gris avec assurance. Faut avouer que 3 jours de grand soleil, ça commençait à en devenir assez inquiétant.
Les journées se suivent et se ressemblent et peuplent le vide ambiant. Je hasarde un regard par la fenêtre et j’ai presque peur de renouer avec le contact humain. J’ai un poil dans la main aussi gros que mon bras, faire quelque chose d’utile et de nécessaire m’effraie au plus au point. Je commence même à prendre des réflexes de pauvres, ainsi commander un dessert au restaurant me semble d’un luxe inouï.

J’ai passé l’entière après-midi à me caresser devant plusieurs épisodes d’Amour Gloire et Beauté en streaming. Je touche le fond. Sinon, je joue aussi sur 5 touches à Guitar Hero.

Heureusement, le Double Cheese est de retour.

2 novembre 2010

CORRESPONDANCES


Le 15 Novembre 1939 :
"Mon cher Charles, si tu en as une autre dis le moi, je retirerai ma candidature, j'effacerai de ma mémoire ces quelques mots et il n'y paraitra plus je te le promets."

J'en chialerais presque, cette naïveté d'une autre âge me prend littéralement aux tripes. Un million de fois plus qu'un "j'te kiffe grave, j'ai trop envie de niquer" d'aujourd'hui.
Dix milliards de fois plus.

J'arrive pas à garder les yeux secs quand je pense à toi.
Je te retrouverai.
Si l'âme existe.