C’est l’histoire d’une fille, une fille qui aimait quelqu’un, et qui par faiblesse d’esprit s’est laissée marier un autre. Jusqu’à le haïr.
60 ans plus tard je suis là dans cette chambre froide, avec mon père, les dents serrées, le regard crispé, à lui toucher une main plus froide encore. Les larmes et la morve me coulent le long du visage à en baver sur ma chemise neuve et elle, elle n’est pas là. Ou plutôt chez elle, avec sa chienne, devant sa télé. Comme si de rien n’était.
Je ne sais pas comment je peux encore te parler. Je n’ai rien dit, je t’ai juste regardé, longuement, en silence, d’un regard qui aurait dû te donner honte. Mais au lieu de cela tu n’as fait que baisser les yeux, par réflexe, sans comprendre.
La mort est moche, elle vous écrase, vous broie, vous transforme en vieillard. Vous donne le visage dur, droit, strict, et pourtant apaisé à la fois. Un visage qui semble vous juger d’une manière ou d’une autre. La mort vous décompose, laisse votre corps vide, pâle, sec, comme l’âme de certain(e)s. Comme une vulgaire poupée de cire du musée Grévin.
La mort ne grandie personne, n’apporte aucune vérité, ne révèle aucune grandeur. Elle ne fait qu’enlaidir tout le monde.
L’iPad est beau, la mort est moche.
10 juillet 2010
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Et celui qui est arrivé ... ?
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