14 février 2012

INVERSION - FSTV

1 an et 3 mois que je bosse dans la planque ultime. Dieu sait si j'ai bien galéré pendant un an pour y arriver mais on peut dire que je suis chanceux : des horaires flexibles, des collègues sympas, un salaire plus que correct pour un début... objectivement, y'a pire comme conditions de travail.

D'une manière générale, avec le recul tout ça, on pourrait même dire que j'ai eu de la chance dans la vie. Un milieu aisé, des études réussies, une pas trop sale gueule... en gros y'aurait pas trop à se plaindre, y'aurait même à la fermer histoire d'avoir un peu de décence.

Pourtant, parfois je ne souhaite ma vie à personne. Je jette un coup d'oeil par la fenêtre, et je me sens impuissant. J'ai l'impression d'assister à un viol collectif en bas de ma rue sans pouvoir intervenir ni même faire le 17, de gesticuler comme un malade derrière ma vitre sans pouvoir perturber le cours des choses.
Ma vie est une succession de rendez-vous manqués, d'occasions loupées, d'égarements accumulés. De regrets. Ma vie est une succession de peurs : peur de l'échec, peur de m'emmerder, peur de ne pas plaire, peur de passer pour un con, peur d'être sapé comme un plouc, peur de perdre ce que j'ai, peur de gaspiller ma jeunesse, peur d'être moins bien que l'autre...

Comme tout le monde, il m'arrive d'avoir des joies et des déceptions, mais les déceptions sont toujours les plus fortes. Elles semblent piétiner toute la confiance durement acquise au fil du temps et lui pisser dessus sans même tirer la chasse. Les déceptions sont des morsures qui laissent un creux sur tes épaules. Des marques indélébiles. Des ongles retournés. Des morceaux de scotch collés aux lèvres.
J'en viendrais presque à envier ceux qui ne ressentent rien. C'est peut-être con, mais à défaut de se faire du bien eux ne se font jamais de mal. Ce doit être le bonheur.

Je ne sais pas pourquoi, les rares fois où j'ai rencontré une fille qui me plaisait, je me suis toujours pris une grande claque.
Je dois l'avoir mérité.

"Tu es quelqu'un de bien, tu mérites de trouver quelqu'un qui te corresponde, et tu trouveras forcément j'en suis sûre."
Paris, le 17 juin 2008

6 commentaires:

  1. Souvent, je me demande comment font les gens comme toi. Accepter une vie qu'ils n'aiment pas. Ou pas trop, ou pas assez, bref c'est un peu pareil tout ça. J'ai juste envie de te crier "change !". ça parait si simple, et tellement trop compliqué pour les gens comme toi. Va savoir pourquoi.

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  2. En fait, l'insatisfaction permanente me dépasse. Serions-nous trop gâtés ou pas assez ?
    Est-ce que changer serait la solution au bonheur ? Je sais pas, mais se complaire dans un truc qui satisfait que moyennement, c'est limite dépressif, non ?

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  3. Après j'ai envie de te dire, peut être aussi que je suis un éternel insatisfait, et que ce sera toujours comme ça.
    En tout cas j'essaye de rester optimiste, on sait jamais, le bonheur peut te tomber dessus sans que tu t'y attendes...

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  4. J'ai toujours été insatisfait de ma vie.
    Sauf quand j'avais à la comparer celle des autres.
    Les vrais autres. Ceux dont tu sais tout.
    Et là, pendant quelques instants c'est juste une jouissance.
    Mais seulement quelques instants.

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  5. ça va peut-être faire béni-ouioui ce que je vais dire, mais je ne crois pas que le bonheur puisse te tomber dessus sans que tu t'y attendes. Je pense qu'il faut être prêt à accepter le bonheur, à le recevoir...et surtout, à ne pas (ne plus) l'idéaliser.

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  6. Tu es peut être du coté de ceux qui ont le verre à moitié vide.
    En tous cas, pour le moment.
    Bien à toi.

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