12 août 2013

TOO BIG

J'avais fini par décoller ce qu'il restait de ma peau par petits morceaux. Lentement, méthodiquement, les lambeaux se détachaient comme on déchire un paquet cadeau.
La naïveté de croire qu'on pouvait affronter le soleil chinois nu comme au premier jour sans en subir les conséquences.

Samy me passe une tsingtao négociée 2 yuans auprès des fermiers locaux. La mère de famille lui avait également répondu qu'elle n'avait pas de "ice cream" mais savait faire les gâteries alors il avait poliment décliné l'invitation.

Tout n'est qu'une histoire de pouvoir après tout, le pouvoir de proposer, celui d'accepter, et bien sûr de payer.

Si je suis sceptique, c'est qu'il existe un monde où les toilettes publiques te permettent de savoir si tu as définitivement perdu l'odorat et où les prostituées sont en libre service 24h/24. Un monde où tu ne sais plus si tu as donné ton accord pour un massage ou un boom boom massage sans te sentir particulièrement concerné. Seul l'évidence nous pousse à croire en l'absolue vérité.

Avec Samy on préfère encore se dire que le "pretty landscape" vaut le détour, qu'il nous magnifie le regard avec ces montagnes majestueuses et ce silence enivrant. Qu'il pourrait nous envoyer nous faire foutre parce qu'après tout, on est juste 2 petits cons qui font comme s'ils étaient chez eux mais repartiront aussi vite qu'ils sont venus et oublieront leurs souvenirs comme on oublie sa première histoire d'amour.

Avec Samy, on essaye d'y croire après tout. Se perdre en forêt puis recommencer tout à zéro en se disant que quelques bouts de bois et un approvisionnement régulier en produits de grande consommation suffiraient largement à notre (sur)vie. Sa main sur mon épaule, il me passe son joint comme un père voulant refaire le monde avec son fils, toutes choses égales par ailleurs son concept nébuleux de "bonheur national brut" n'emporte toutefois que moyennement mon adhésion.

Samy c'est celui qui conduit et qui ne boit pas parait il. Ton ami imaginaire en somme.

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