16 septembre 2010

ACCESS PRIME-TIME

15h30. Je ne me souviens plus de ma dernière nuit, avec qui j’étais, comment j’étais, la façon dont ça s’est terminé. La seule satisfaction de me réveiller dans mon propre lit se suffit à elle-même.
Le soleil illumine la chambre d’une lumière lassante. La télé est restée branchée sur Direct Star et crache des clips d’un goût douteux. Le sol semble maculé d’une substance blanchâtre que je n’arrive pas vraiment à identifier. Je me dirige faiblement vers la cuisine et examine la pièce d’un regard incertain. Le café est tiède, voir froid mais sa vague odeur de caféine me laisse étrangement sortir un sourire. J’ai le crâne en lambeaux, l’haleine en charpies, à rebuter un scatophile, on dirait que deux yaks népalais ont hiberné entre mes gencives. Heureusement quelques gorgées de Jet 27 suffisent à me donner l’air à peu près présentable.
J’ai beau chercher, aucun indice ne laisse entendre qu’une tierce personne ait enfourché ma bite ces dix dernières heures alors j’écris ces quelques lignes pour satisfaire une envie pressante de jouer à l’écrivain blasé. C’est comme ça, c’est un dû, la liberté de jouir un quotidien qui n’est que le reflet de mon propre idéal. Ne garder que l’indécent pour mieux mépriser le négligeable.
Tout ce qui reste, je le prends entre trois Xanax pour oublier que j’ai du mal à dormir et que ma vie manque cruellement de sexe tarifé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire