5 mai 2009

De concert

Ce soir petit concert bien sympa au Bataclan. Frais, dispo, je m’enfile des bières tout en profitant du spectacle. En me retournant, je crois apercevoir une amie, la ressemblance est troublante. Je dévisage la nana pendant plusieurs secondes et cela me met soudainement mal à l’aise, à nu. Comme si je laissais entrevoir l’intérieur de mon âme en la fixant dans les yeux. Comme si je lui révélais son évidente beauté d’un simple regard.

Alors qu’en fait il n’en est rien, j’essayais juste de m’assurer qu’il s’agissait bien d'elle. Or je m’étais fourvoyé. Enfin passons.
La fille me rend poliment mon regard, mais de façon un peu interloquée et finalement plutôt indifférente.

Devant moi, deux moches représentantes de la rockeuse en furie s’agitent comme des folles, visiblement emballées par ce groupe de jeunes ados pré pubères pour lequel elles ont consenti à faire la queue plus d’une heure et demie au point Fnac du coin. Et à aligner 30 euros qu’elles ont sûrement piqué dans le portefeuille maternel. Autour de moi, ça commence à sentir la sueur féminine, les bouffées d’œstrogène, cette odeur à la fois répugnante et terriblement excitante. Une fille passe dans mon dos et m’enfonce littéralement son sac à main dans le cul, sans s’excuser. Je me retourne comme pour lui signifier mon étonnement mais la garce est déjà loin : je rengaine donc mon air menaçant dans son fourreau, quelque peu dépité.

D’autres nanas dans l’assistance m’envisagent sans plus de conviction, comme si par mystérieuse alchimie elles avaient ressenti mon long célibat et avaient logiquement décidé de passer leur chemin. Je passe néanmoins une bonne soirée, en grande partie grâce au groupe qui a au moins le mérite d’être bon et de faire communiquer son plaisir au public.

Un dernier regard à la gente féminine en présence, qui ne me le rend pas, et je m’engouffre d’un pas certain dans le métro. Sur les quais, 3 jeunes filles de 18-19 ans assises à coté de moi conversent en se donnant un style. L’une parle notamment haut et fort de l’appartement d’un pote dans lequel elle aurait "baisé à la dernière soirée".

Cette histoire à moitié vraisemblable n’éveille que faiblement ma curiosité.

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