21 octobre 2009

La vie est belle, et tu es comme elle...

J'ai encore pété mon cable. Et cette fois ci pour de bon.
Je me suis mis à chialer devant une gonzesse, comme une merde, alors que celle ci venait de perdre un proche tout récemment. C’était le monde à l’envers : c’est moi qui pleurait et c’est elle qui souffrait. Summum de l'indécence.
En effet lorsqu'elle me l'annonça un lointain souvenir remonta à la surface, un souvenir que j'avais semble t il bien oublié, abandonné, enfoui au plus profond, et qui m'est revenu en pleine gueule sans crier gare.

A cette époque là j'avais 15 ans, j'étais à peine installé dans l'adolescence, je ne connaissais rien des saletés de la vie. Un soir, peu de temps avant le brevet, l'un des mes amis m'appela en pleurs. Charles, un pote avec qui j'avais été dans la même classe au primaire, et que je revoyais quotidiennement au collège, venait de se suicider. Par le feu.
Sur l'instant je crus à une mauvaise blague. Mais le timbre de voix de la personne que j'avais au téléphone me fit rapidement comprendre que les tragédies n'arrivaient pas que dans les films.
L'annonce avait été faite dans l'après midi par le principal, qui était passé dans chaque classe de 3e l'annoncer. Ce jour là, bizarrement, moi le bon élève rarement absent, je n'étais pas là, grippé depuis 2 jours. Je ne sais pas quelle fut la réaction de ma classe sur le moment, mais on se mit tout de même d'accord pour designer celui qui aurait le fardeau supplémentaire de me l'annoncer.

Ce soir là, je crois, je suis vraiment rentré dans l'âge adulte.

A l'enterrement je ne me souviens pas avoir pleuré. Cela faisait un petit moment que je n'étais plus en cours avec lui, et pour êre franc je ne m'en sentais plus très proche. Pourtant hier soir je crois que les larmes qui n'avaient pas pû sortir neuf ans plus tôt, ont finalement fait leur office.

Et même si par la suite ma vie a été jalonnée de frustrations qui n'ont rien à voir avec cet événement, j'ai aussi ressenti le besoin de m'ouvrir à certaines personnes comme je ne l'avais jamais fait.

Peut être cela pourra t il apaiser certaines de mes souffrances. Peut être pas. Quoi qu'il en soit, comparativement, leur origine restera toujours négligeable.

1 commentaire:

  1. Pas mal, pas mal écrit.
    Cela fait du bien de temps en temps le manque de cynisme.

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