28 septembre 2010
POUR TOI
"Ce qui nous incite à revenir en arrière est aussi humain et nécessaire que ce qui nous pousse à aller de l'avant."
Pier Paolo Pasolini
24 septembre 2010
NOTES
"You want to take a picture ?
- Euh... non pas trop.
- Oh I thought you......"
C'est ce que j'apellerais foutre un vent à Bret Easton Ellis.
22 septembre 2010
HELL
Elle est grosse, petite, presque moche, mais surtout elle est grosse.
Elle m’a amené dans ce Parc, tout proche, que je ne connaissais même pas, une anomalie dans la ville, le quartier, le truc caché, coincé entre quatre immeubles, dissimulé derrière des parapets, beau mais caché.
Elle m’a amené je sais plus trop pour quoi, passer le temps, plaire, discuter, donner l’impression que notre vie est remplie, animée, oublier les après-midi passées à s’emmerder, à traîner sur Facebook, la gueule à peu près défoncée pour s’occuper, à mater la vie des gens débordés.
Elle s’est allongée dans l’herbe à moitié dénudée, j’ai ajusté péniblement mes idées pendant qu’elle étalait lentement ses jambes très blanches, bien épilées, bizarrement fines, et qu’elle balançait sa tête en arrière pour mieux prendre le soleil. Le Parc était pentu, propre, bien agencé, accueillant, paisible, peu fréquenté, il me donnait envie de rester même si globalement je n’avais rien à faire avec elle.
Elle a sorti le débardeur d’été, elle n’y était pas obligée, mais elle l’a fait. J’ai pu admirer ses seins énormes mais ça ne m’a pas spécialement fait d’effet, ça m’a juste permis d’entrevoir les quelques vergetures légitimes qu’elle pouvait pas masquer. Elle s’est mise sur le dos, sur le ventre, sur le côté, dans tous les positions, dans tous les sens, elle a tout essayé. J’ai eu beau essayer, rien n’y a fait, j’ai pas pu bander. Rien, pas même une demi-molle. Enfin, ça, depuis la première fois que je l'avais vue, c’était déjà joué.
J’ai pas pu commencer à parler, j’ai pas pu me forcer, je la connaissais, un peu, mais ça me suffisait, je savais que ça n’allait rien donner.
Elle s’est mise à me fixer droit dans les yeux sans s’arrêter puis elle a commencé à l’ouvrir sévère et là j’ai clairement eu envie de me barrer, de la planter là au milieu cette pelouse bien taillée. Elle a guetté mes réactions pour percer le fond de ma pensée et j’ai essayé d’esquiver, d'effacer ma naïveté, sans vraiment y arriver. Plus ça avançait et plus je flippais, j’avais du mal à comprendre ce qui arrivait, sa personnalité, son cynisme aiguisé. J'ai pris un Valium puis je me suis concentré comme j’ai pu pour pas me faire démasquer, pour pas me montrer tel que j’étais. L’exemple type de la futilité, le contraire de la sincérité, il était là, devant moi, à se déverser, à m’observer, ça me gênait. Je savais que tous mes défauts, tous les trucs qui me complexaient, elle aurait fini par les trouver et me les balancer mais que la seule raison pour laquelle elle m’épargnait c’est qu’elle m’aurait bien baisé.
Consommer. Prendre et puis jeter. Rock’n’roll. Pourquoi ne pas en profiter.
Au bout d’une heure et demi j’avais dû dire ce qu’il fallait puisqu’elle m’a laissé partir sans broncher.
Elle n’avait pas bronzé.
Elle m’a amené dans ce Parc, tout proche, que je ne connaissais même pas, une anomalie dans la ville, le quartier, le truc caché, coincé entre quatre immeubles, dissimulé derrière des parapets, beau mais caché.
Elle m’a amené je sais plus trop pour quoi, passer le temps, plaire, discuter, donner l’impression que notre vie est remplie, animée, oublier les après-midi passées à s’emmerder, à traîner sur Facebook, la gueule à peu près défoncée pour s’occuper, à mater la vie des gens débordés.
Elle s’est allongée dans l’herbe à moitié dénudée, j’ai ajusté péniblement mes idées pendant qu’elle étalait lentement ses jambes très blanches, bien épilées, bizarrement fines, et qu’elle balançait sa tête en arrière pour mieux prendre le soleil. Le Parc était pentu, propre, bien agencé, accueillant, paisible, peu fréquenté, il me donnait envie de rester même si globalement je n’avais rien à faire avec elle.
Elle a sorti le débardeur d’été, elle n’y était pas obligée, mais elle l’a fait. J’ai pu admirer ses seins énormes mais ça ne m’a pas spécialement fait d’effet, ça m’a juste permis d’entrevoir les quelques vergetures légitimes qu’elle pouvait pas masquer. Elle s’est mise sur le dos, sur le ventre, sur le côté, dans tous les positions, dans tous les sens, elle a tout essayé. J’ai eu beau essayer, rien n’y a fait, j’ai pas pu bander. Rien, pas même une demi-molle. Enfin, ça, depuis la première fois que je l'avais vue, c’était déjà joué.
J’ai pas pu commencer à parler, j’ai pas pu me forcer, je la connaissais, un peu, mais ça me suffisait, je savais que ça n’allait rien donner.
Elle s’est mise à me fixer droit dans les yeux sans s’arrêter puis elle a commencé à l’ouvrir sévère et là j’ai clairement eu envie de me barrer, de la planter là au milieu cette pelouse bien taillée. Elle a guetté mes réactions pour percer le fond de ma pensée et j’ai essayé d’esquiver, d'effacer ma naïveté, sans vraiment y arriver. Plus ça avançait et plus je flippais, j’avais du mal à comprendre ce qui arrivait, sa personnalité, son cynisme aiguisé. J'ai pris un Valium puis je me suis concentré comme j’ai pu pour pas me faire démasquer, pour pas me montrer tel que j’étais. L’exemple type de la futilité, le contraire de la sincérité, il était là, devant moi, à se déverser, à m’observer, ça me gênait. Je savais que tous mes défauts, tous les trucs qui me complexaient, elle aurait fini par les trouver et me les balancer mais que la seule raison pour laquelle elle m’épargnait c’est qu’elle m’aurait bien baisé.
Consommer. Prendre et puis jeter. Rock’n’roll. Pourquoi ne pas en profiter.
Au bout d’une heure et demi j’avais dû dire ce qu’il fallait puisqu’elle m’a laissé partir sans broncher.
Elle n’avait pas bronzé.
16 septembre 2010
ACCESS PRIME-TIME
15h30. Je ne me souviens plus de ma dernière nuit, avec qui j’étais, comment j’étais, la façon dont ça s’est terminé. La seule satisfaction de me réveiller dans mon propre lit se suffit à elle-même.
Le soleil illumine la chambre d’une lumière lassante. La télé est restée branchée sur Direct Star et crache des clips d’un goût douteux. Le sol semble maculé d’une substance blanchâtre que je n’arrive pas vraiment à identifier. Je me dirige faiblement vers la cuisine et examine la pièce d’un regard incertain. Le café est tiède, voir froid mais sa vague odeur de caféine me laisse étrangement sortir un sourire. J’ai le crâne en lambeaux, l’haleine en charpies, à rebuter un scatophile, on dirait que deux yaks népalais ont hiberné entre mes gencives. Heureusement quelques gorgées de Jet 27 suffisent à me donner l’air à peu près présentable.
J’ai beau chercher, aucun indice ne laisse entendre qu’une tierce personne ait enfourché ma bite ces dix dernières heures alors j’écris ces quelques lignes pour satisfaire une envie pressante de jouer à l’écrivain blasé. C’est comme ça, c’est un dû, la liberté de jouir un quotidien qui n’est que le reflet de mon propre idéal. Ne garder que l’indécent pour mieux mépriser le négligeable.
Tout ce qui reste, je le prends entre trois Xanax pour oublier que j’ai du mal à dormir et que ma vie manque cruellement de sexe tarifé.
Le soleil illumine la chambre d’une lumière lassante. La télé est restée branchée sur Direct Star et crache des clips d’un goût douteux. Le sol semble maculé d’une substance blanchâtre que je n’arrive pas vraiment à identifier. Je me dirige faiblement vers la cuisine et examine la pièce d’un regard incertain. Le café est tiède, voir froid mais sa vague odeur de caféine me laisse étrangement sortir un sourire. J’ai le crâne en lambeaux, l’haleine en charpies, à rebuter un scatophile, on dirait que deux yaks népalais ont hiberné entre mes gencives. Heureusement quelques gorgées de Jet 27 suffisent à me donner l’air à peu près présentable.
J’ai beau chercher, aucun indice ne laisse entendre qu’une tierce personne ait enfourché ma bite ces dix dernières heures alors j’écris ces quelques lignes pour satisfaire une envie pressante de jouer à l’écrivain blasé. C’est comme ça, c’est un dû, la liberté de jouir un quotidien qui n’est que le reflet de mon propre idéal. Ne garder que l’indécent pour mieux mépriser le négligeable.
Tout ce qui reste, je le prends entre trois Xanax pour oublier que j’ai du mal à dormir et que ma vie manque cruellement de sexe tarifé.
15 septembre 2010
AVANT/APRES
Avenue Simon-Bolivar, Paris
"Cette photo, je l’ai faite en 1950. J’étais là, dans cet escalier, j’attendais quelque chose, parce que je voulais qu’il y ait un peu de monde qui passe. À un moment donné, j’entends une voix de femme derrière moi, qui parlait à son enfant, qu’elle tenait dans ses bras. J’ai attendu qu’elle me dépasse, et miracle, miracle qui arrive quelquefois dans la photographie : quand elle est arrivée en bas, est passé cet attelage étonnant - car même en 1950 il n’y avait plus tellement d’attelages avec des chevaux. Et ce qui est amusant, c’est qu’il y a en même temps cet ouvrier municipal, qui en train de réparer ces feux tricolores, et des femmes qui promènent leurs enfants dans des poussettes derrière. Et puis le petit cordonnier qui parle avec le client. Et le petit chat noir, en bas de l’escalier. C'est une photo pleine d'histoires."
Willy Ronis
11 septembre 2010
SI
"Je te méprise parce que je peux te baiser, et donc que tu ne vaux pas plus que moi."
C'est arrivé comme ça, sans prévenir, alors que j'étais en train de me curer le nez sur le sofa en matant Premier Amour sur TF1 (oui ça m'arrive). Je viens subitement de comprendre ma manière de me comporter depuis plusieurs années, enfin depuis presque toujours.
Le jour où j'aimerai ma gueule, peut être aimerai-je les autres.
Si j'y arrive.
C'est arrivé comme ça, sans prévenir, alors que j'étais en train de me curer le nez sur le sofa en matant Premier Amour sur TF1 (oui ça m'arrive). Je viens subitement de comprendre ma manière de me comporter depuis plusieurs années, enfin depuis presque toujours.
Le jour où j'aimerai ma gueule, peut être aimerai-je les autres.
Si j'y arrive.
7 septembre 2010
IL
Il pleut. Même dans mon cœur, il pleut. J’aurais pu faire n’importe quoi qu’il aurait continué de pleuvoir. C’est ainsi, c’est comme ça, comme dirait le Barbier du coin « inutile de regarder le ciel, il n’embauche pas ».
J’aurais voulu partir, aller ailleurs, partout, nulle part, pourquoi pas, que ça ne changerait pas.
Je me rappelle, IL me disait, ou plutôt il ne me disait pas, comment lui il n’avait pas eu le choix. Obligé de fuir, sans avoir même eu le temps de maudire son sort. Certains sont restés, d’autres en sont morts. Morts avec l’uniforme de la honte, celui d’un pays qui n’était pas le leur, malgré eux.
Lui, il avait compris dès le début que ça allait mal tourner, alors un matin d’hiver il était parti. Loin, le plus loin possible, en se disant que tout ça pourrait pas durer. IL ne l’avait jamais regretté. Surtout pas. La fierté d’être français, la vraie, pas celle de ces ramassis patriotiques à la con. Jusqu’au bout, il avait galéré. Jusqu’au bout, il s’était caché, il s'était évadé. Jusqu'au bout il avait tout fait, pour le rester.
Je repense à ça et un long sentiment de dégoût me coule le long de la figure. Face à lui, je ne suis rien, rien qu’un petit mange-merde, rien à côté. Il avait plus de couilles que je n’en aurai jamais. A sa place j’aurais pas osé me barrer comme ça, sans savoir où aller. J’aurais juste été tétanisé. J’aurais juste pleuré dans les jupes de ma mère et prié pour qu’on m’oublie.
Je l’aurais juste porté, moi, l’uniforme de la honte.
Je n’en ai jamais su beaucoup plus. Ses yeux me disaient tout le reste. Un regard simple, innocent, et à la fois d’une immense tristesse. Un regard qui me calmait direct, un regard qui m’emmenait avec lui. Un regard avec lequel j’aurais pu écrire tous les récits du monde.
Quand il était parti, seul, ce matin d’hiver, il ne le savait pas encore, il allait laisser beaucoup de choses derrières lui.
Quand il était parti, il ne le savait pas encore, il n'allait plus jamais vouloir revenir.
Lui était victime de son époque, moi je le suis de ma connerie.
J’aurais voulu partir, aller ailleurs, partout, nulle part, pourquoi pas, que ça ne changerait pas.
Je me rappelle, IL me disait, ou plutôt il ne me disait pas, comment lui il n’avait pas eu le choix. Obligé de fuir, sans avoir même eu le temps de maudire son sort. Certains sont restés, d’autres en sont morts. Morts avec l’uniforme de la honte, celui d’un pays qui n’était pas le leur, malgré eux.
Lui, il avait compris dès le début que ça allait mal tourner, alors un matin d’hiver il était parti. Loin, le plus loin possible, en se disant que tout ça pourrait pas durer. IL ne l’avait jamais regretté. Surtout pas. La fierté d’être français, la vraie, pas celle de ces ramassis patriotiques à la con. Jusqu’au bout, il avait galéré. Jusqu’au bout, il s’était caché, il s'était évadé. Jusqu'au bout il avait tout fait, pour le rester.
Je repense à ça et un long sentiment de dégoût me coule le long de la figure. Face à lui, je ne suis rien, rien qu’un petit mange-merde, rien à côté. Il avait plus de couilles que je n’en aurai jamais. A sa place j’aurais pas osé me barrer comme ça, sans savoir où aller. J’aurais juste été tétanisé. J’aurais juste pleuré dans les jupes de ma mère et prié pour qu’on m’oublie.
Je l’aurais juste porté, moi, l’uniforme de la honte.
Je n’en ai jamais su beaucoup plus. Ses yeux me disaient tout le reste. Un regard simple, innocent, et à la fois d’une immense tristesse. Un regard qui me calmait direct, un regard qui m’emmenait avec lui. Un regard avec lequel j’aurais pu écrire tous les récits du monde.
Quand il était parti, seul, ce matin d’hiver, il ne le savait pas encore, il allait laisser beaucoup de choses derrières lui.
Quand il était parti, il ne le savait pas encore, il n'allait plus jamais vouloir revenir.
Lui était victime de son époque, moi je le suis de ma connerie.
"Tous les matins du monde sont sans retour."
2 septembre 2010
MONOI
Voyage, voyage, jusqu’aux démons de minuit.
Eve lève toi avec tes yeux revolver, sous le soleil des tropiques je te survivrai."
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