15 mars 2010

EXTRAIT(S)


"Il était malade cet enfant pour un oui, pour un non, et quand il était malade, le grand-père, la grand-mère, la mère pleuraient ensemble, énormément, et surtout parce qu'il n'avait pas de père légitime. (...)
Le père, celui qu'on croyait du moins, il était bel et bien parti pour toujours. On lui avait tellement parlé de mariage à cet homme, que ça avait fini par l'ennuyer. Il devait être loin à présent, s'il courait encore. Personne n'y avait rien compris à cet abandon et surtout la fille elle-même, parce qu'il avait pris pourtant bien du plaisir à la baiser."


"La grande fatigue de l'existance n'est peut être en somme que cet énorme mal qu'on se donne pour demeurer vingt ans, quarante ans, davantage, raisonnable, pour ne pas être être simplement, profondément soi-même, c'est à dire immonde, atroce, absurde. Cauchemar d'avoir à présenter toujours comme un petit idéal universel, sur-homme du matin au soir, le sous-homme claudiquant qu'on nous a donné."


"Le coeur à soi quand on est un peu bu de fatigue vous tape le long des tempes. Bim ! Bim ! qu'il fait, contre l'espèce de velours tendu autour de la tête et dans le fond des oreilles. C'est comme ça qu'on arrive à éclater au grand jour, ainsi soit il ! Un jour quand le mouvement du dedans rejoint celui du dehors et que toutes vos idées alors s'éparpillent et vont s'amuser enfin avec les étoiles."

2 commentaires:

  1. http://isuckandilikeit.cowblog.fr/

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  2. Tiens, moi aussi, je suis dedans, réparant ainsi une ignorance impardonable.

    Ce livre est bizarre car il est globalement pénible à lire car il ne s'y passe pas grand chose. Mais toutes les 10 pages il y a un passsage tel que ceux-là, absolument lumineux, anti-conventionel mais tellement vrai.

    Alors du coup on continue...

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