Pause, mi-temps du jeu, interruption de la partie. Envie de s’éloigner, de s’enlacer, de se refaire le film de ces mois passés à brasser du vent, à croire, à décevoir, à récuser le probable, à envisager l’improbable, à trouver ça presque normal.
Je marche sur courant alternatif pour économiser les batteries, je suis parfois en mode veille aussi, mi homme mi zombie. Les rues me semblent vides et peuplées à la fois, les gens, apprivoisés par l’inutile et perdus dans le nécessaire, les masses, esclaves de leurs initiatives et libres de leurs oppressions. Les âmes, pressées par le bonheur et apaisées dans l’horreur.
Une étrange impression de ressentiment et de détachement, un savant cocktail d’énergisants et de tranquillisants.
J'en viens sérieusement à me moquer du plus respectable pour mieux me préoccuper du plus détestable. J’en déduis que ce moment est à peu près formidable et tente de m’y tenir comme on tient à sa préchauffe avant d’aller en boite.
La négligence est un puissant anesthésiant au dramatique et je crains de ne plus pouvoir m’en passer : entre deux reproches assénés, trois coups de poing évités, quatre hymens déchirés et tout un tas de substances ingurgitées, rien de ne vaut la Gainsbarre vérité.
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Non tu as raison, c'est très difficile de se passer de la négligence, une fois qu'on y a goûté ... c'est une drogue bien plus dure que toutes celles que tu peux ingurgiter parce qu'elle te permet de ne presque jamais être rattrapé par le réel, si tu y excelles ...
RépondreSupprimerTout est dans le "presque" ... l'esquive ...