29 juin 2009

Solidays

Samedi dernier, rentré des Solidays à 4h du mat. J’ai traversé le bois de Boulogne tout seul, avec mon sac à dos sur les épaules.

Pas un bruit, pas une pute alentours, vision irréelle. Ça ne pouvait plus durer. Je me suis arrêté quelques minutes au bord d’un chemin et me suis branlé dans les fourrés une bonne fois pour toute, histoire de redonner au lieu tout le vice et toute la crasse humaine dont il semblait bizarrement orphelin ce soir là.

Un samedi soir. Même pas menacé par un ralentissement de voiture inopportun. Où va le monde.

28 juin 2009

Emergence

Je vais bien mais ai définitivement abandonné tout projet de revenir à une vie normale. Chroniques de la vie ordinaire, mon cul, tellement creux, morne, sans intérêt tout ça, et pourtant c'est ce qui résumait assez fidèlement mon existence jusqu'à présent. Désormais mon quotidien est fait de hauts et de bas, plus ou moins prononcés, de périodes d'optimisme et de résignation, de sobriété et d'ébriété.

J'ai des restes de scarification aux avant-bras, le petit doigt brûlé, une épaule un peu plus haute que l'autre à demie déboitée et une dernière poussée d'acné mais je m'en sors comme je peux. Comme je l'ai toujours fait.

23 juin 2009

CC

Il y a deux jours, fête de la musique, toujours un peu dans un état second. Mes poignets abimés ne me rendent pas la vie facile mais ils me rassurent, preuve tangible de ma démence, trace vivante de mon état.
La nuit est bien avancée et nous faisons connaissance avec ces gars de notre âge, plutôt sympas, un peu timides. Qui parfois tournent furtivement le dos pour se faire des traces. Rien de très surprenant. Des gars ordinaires.
Et là j’ai envie. Envie de ce ptit rail qui me nargue et qui ne m’a plus tenté depuis fort longtemps, envie de me faire une vraie défonce bien légitime. Envie de m’en foutre jusqu’aux oreilles pour ne plus en vouloir à personne.
Je suis déjà un déchet vivant à moi tout seul, mais un déchet petit bras, un déchet limité, un déchet merdique. Un déchet fils de bourge. Que je suis après tout. Alors faut en terminer, pour pouvoir mieux recommencer.
Et puis c’est l’occasion.
C’est con.

Les gars se barrent précipitamment, peut être apeurés de ma soudaine et pourtant discrète requête ; et je l’ai dans le cul.

Correctement cannabisé et alcoolisé, cela suffira pour ce soir.

La prochaine fois se représentera bien tôt ou tard. Si tel doit en être ainsi.

22 juin 2009

Cassure

Ce soir, j’ai décidé de me mettre la tête, une fois pour toute.
J’ai perdu Maria. Comme tant d’autres d’ailleurs. Tout s’enchaine inévitablement. Les malheurs comme les verres. L’ambiance aidant, je me pratique une décicatrisation salvatrice, libératrice, galvanisatrice. Je me taillade comme une adolescente pré-pubère et je sais que le lendemain j’en aurai honte, obligé de porter des manches longues pendant une semaine.
L’alcool fait qu’on ne sent pas la douleur, tout juste la peur, cette chaleur.

Je me résous à rejoindre des amis, direction le Showcase. En mode pouilleux.
Je rentre étonnement et j’en ai rien à cirer.

Je perds mon pull Gap dans la foule et me vois résigner à danser entre des minots de 20 ans, à la mèche de rigueur, avec mes poignets superficiellement coupés et ma gueule enfarinée. Je les laisse se chopper entre eux, je ne participe pas à cette comédie humaine, je reste là, dans le clair obscur, spectateur de l’improbable.

Je zonerai dans les quartiers chics à 6h du mat avant de regagner plus ou moins calmement mes pénates.

21 juin 2009

Rature

18 juin 2009

Sentiments

Sentiments mêlés.
Je traine ma déception professionnelle (à défaut de sentimentale) depuis 2 jours et je n'aime pas ça. Je détourne mon attention par une charge de travail à ma connaissance jamais connue auparavant mais ne peux m'empêcher de m'automutiler intérieurement. Tant d'échecs qui remontent à la surface, tant de sacrifices sacrifiés, tant de démarches bien intentionnées, en vain.
Un ressassement continuel et incessant dont je suis coutumier.

Nirvana Unplugged tourne en boucle de ma chambre de 20 m2 et je me résous à sodomiser Maria comme je ne l'avais jamais fait auparavant.
Tout en force, tout en délicatesse, sans lui demander son avis.

Les remèdes du corps, pour palier aux faiblesses du cœur.

J'ai déjà oublié ce que j'avais foiré.

15 juin 2009

Fiesta

Retour une fois de plus au pays. En mode festif cette fois. Je suis dans ce bar trop bruyant et j’enfile vodka sur sangria et inversement tout en conversant négligemment avec des amis d’enfance. Je m’emmerde en leur racontant 10 fois ce que je fais et me rend compte que je me fais tout autant chier lorsqu’ils me narrent à leur tour leur occupation. Je vadrouille dans les bodegas du coin, je vais à droite, à gauche, je m’arrête, je repars, je salue les gens, ou pas.

Retour à casa, un peu ailleurs.

Lendemain réveil brutal. 6h du mat. Aller direct pour les chiottes où le diner de la veille se déverse en longs flots continus. En toute discrétion.
Tâche désagréable mais nécessaire.

Le reste du week end sera cantonné aux familiarités rituelles et inintéressantes.

7 juin 2009

C'est quoi cette coiffure Serge ?

3 juin 2009

Citation

Puisqu'on se lasse de tout pourquoi nous entrelaçons nous...

1 juin 2009

Réveil

Réveil 15h, comme d’habitude le week end. Le soleil est à son zénith en cette fin de Mai mais je reste volontairement volets baissés, caché. Comme pour me substituer aux hypothétiques regards extérieurs.
Je tourne en rond dans cet appart trop petit mais bizarrement cela ne m’affecte pas. Ou plus. J’en ai vraiment rien à foutre en fait. Je me suis complètement acclimaté au mode de vie en intérieur et je trouve ça presque normal. Je pourrais voir mes proches, ou ne pas le faire, qu’importe : pas envie de voir les gens en ce moment donc ils pourront bien attendre.

La machine à laver tambourine depuis près de 2 heures dans la salle de bain et à vrai dire seul cela pourrait me pousser à sortir. Elle commence sérieusement à me taper sur le système. Je me dirige donc vers elle avec la ferme intention de la maltraiter mais le linge blanc qui voltige sans fin à l’intérieur captive bizarrement mon attention. Il semble se mouvoir avec une certaine grâce et là je bloque complètement.

Je débloque, parfois.