5 janvier 2010

MELISSA

Aller je vais vous parler de Melissa.
Melissa, c’était la première fille qui avait voulu sortir avec moi, c’était aussi accessoirement la plus belle fille de l’école. Mais quand on a 9 ans et qu'on ne sait pas forcément très bien ce que c’est que de sortir avec quelqu’un, on flippe surtout sa race devant « la peur de l’inconnue ».
Je lui avais donc dit non, bien qu’au fond de moi j’aurais eu envie de lui hurler oui, mais cela n’avait pas dû la déranger plus que ça puisque par la suite, consciente de l’attrait prononcé qu’elle suscitait chez la gent masculine, elle s'était essayée à presque tous les mecs « à peu près potables » du coin.
C’était ça Melissa, la plus belle de toutes, qui le savait, et qui avait enchaîné copain sur copain sans s'arrêter pratiquement jusqu'à la fin du lycée. Je n’avais donc été que le premier d’une longue liste sans logique, sans but ni fondement, d’une longue liste établie au hasard des rencontres, à l’aléa de l'existence.

Melissa, c’était aussi la première fille qui hante vos nuits et vos jours, qui vous pourrie la tête par sa beauté jusqu’à n’en plus finir. La fille pour laquelle vous maudissez le sort de continuer à ressentir encore quelque chose des années et des années plus tard.
Melissa, c’est aussi la fille qui reste au village, et qui un jour, on ne sait pas comment, se retrouve avec 15 kilos de plus, des yeux tout globuleux à force d'avoir trop bu, et des dents toutes jaunes à force d’avoir trop fumé.

Melissa, c’est la fille dont la laideur nouvelle signifie la fin de l'adolescence, la fin de l'innocence.

Melissa, c’est la fille avec qui je peux désormais discuter comme ça, de tout et de rien, comme si de rien était, sans en avoir rien à foutre, sans aucune tension d’où qu’elle vienne. Hormis peut être un peu de dégoût.

Dire qu’avant je n’arrivais pas à lui bégayer plus de deux mots.


"Car j'ignore où tu fuis,
Tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée,
Ô toi qui le savais"

9 commentaires:

  1. C'est étrange comme il est souvent triste le destin des "plus belle fille de l'école"... d'avoir tout tout de suite n'est visiblement jamais une chance.

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  2. Oui, et les autres, qui ne se révèlent qu'une fois l'âge mûr atteint ... pas une revanche non, juste l'orientation de leur soleil intérieur sans doute ...

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  3. Je vous laisse décider du plus acceptable puisque je ne saurais me défaire de l'inconcevable.

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  4. Alors osons la réponse
    Il est dans la nature des choses de grandir, non ?
    Donc décroître à partir de 20 ans est dommage
    Alors que prendre de l'envergure et de la profondeur après est plus logique, non ?

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  5. C'est une possibilité oui, mais qui apparemment ne s'applique pas à tout le monde...

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  6. Oh merde A une passante, j'ai passé mon bac de français dessus. Pfiouh. ça me rajeunit pas tout ça.

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