16 avril 2009

Au bois

Ce soir je suis allé courir au bois de Boulogne. Soir brumeux, lumière glauque. Je me donne bonne conscience par le sport mais ne peut m’empêcher par curiosité malsaine de choisir ce lieu. Une fébrilité s’empare de moi. Le bois est singulier. Une sorte de verrue verte agrippée à une bouille ronde et grisâtre.
Ce mélange de cadres s’activant à leur jogging et de putes qui racolent est assez déroutant. Les deux semblent s’ignorer mais pourtant se surveillent, se ressentent comme jamais. Méfiance et attirance réciproque. Sentiments mêlés. Faux-semblants. Hypocrisie criante.

Je cours au bord du chemin puis hasarde un regard furtif vers l’intérieur de la forêt. Il me semble apercevoir au loin un travelo qui suce un vieux. Je suis mal à l’aise. La scène est brute, sans concession, elle te crache à la gueule. J’ai souvent l’impression que je rêve quand j’assiste à ce genre de choses ; en même temps quelle banalité.
Des voitures passent près de moi, mécaniquement j’ai envie de me cacher le visage.
Certaines putes sont pas mal mais d’autres carrément dégueux.

Aucune notion de désir ne vient s’immiscer dans mon footing.

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