11 avril 2009

L'Escale

Ce soir j’ai vraiment les boules. On s’était posé avec des potes dans un petit bar auprès de la butte Montmartre, fréquenté par de bruyants mais sympathiques espagnols. Je sirotais un mojito dans l’escalier qui menait à la place du Tertre tout en lisant avec attention les inscriptions qui ornaient le mur adjacent. Des paroles énigmatiques mais à l’harmonie révélée par la magie du lieu: "Oui cette histoire vous concerne vous qui dans la lumière céleste cherchez à conduire votre âme car si on laisse son regard se tourner vers l’antre du tartare ce qu’on a de précieux avec soi on le perd en regardant en dessous de nous. Le meilleur de la vie pour les malheureux mortels est celui qui s’enfuit le premier."

Et puis l’alcool aidant j’ai commencé à m’énerver comme ça ne m’était plus arrivé.
En gros l’on me reprochait mon éloignement définitif de ma ville natale pour l’enfer de la capitale et l’on me taxait à mots à peine voilés de snobisme parisien. Ultime insulte.
Non mais sans dec y’a des gens des fois j’ai envie de leur défoncer la gueule à coups de rail de métro ou de les enculer profond jusqu’aux oreilles tellement j’ai l’impression qu’ils me prennent pour un con.
Comme ça, tout d’un coup, alors que jusqu’à présent ils en avaient strictement rien à foutre de ma gueule, ils ont besoin de moi et me font un caprice quand ils se rendent compte que ça fait plus de 3 mois que je suis plus dans le coin. Comme si j’étais à leur service, mis à leur disposition tous les week end en cas d’envies subites de passer la soirée autrement qu’en amoureux avachis devant la saison 4 de Prison Break.

Mais putain j’ai de comptes à rendre à personne, et c’est d’ailleurs le seul avantage d’être célibataire. Je peux aller aux putes, me bourrer la gueule tranquillement chez moi, projeter une énième tentative de suicide tout en matant le dernier numéro de Tiercé Magazine, ou même écrire des blogs tout à fait douteux que quiconque n’en saurait rien. Et c’est le cas d’ailleurs. Parce que ma vie n’appartient à personne, parce que personne n’est dans ma vie, et parce que je fais de gros doigts à tous ceux qui voudraient me faire des reproches.

Ecrire ces quelques lignes m’apaise déjà.

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