30 novembre 2009

Rideau

La semaine dernière j’ai daté deux nanas déjà maquées. Semaine bizarre au possible. Histoire d’ajouter un handicap supplémentaire à une activité déjà mal engagée, histoire de s’exercer, pour mieux se surpasser. Pourtant je n’en ressens ni l’envie ni le besoin. Sempiternel refrain. Juste de quoi de répéter les automatismes, aiguiser son venin.

En ce moment plus rien ne m’étonne, pas même ma vie sentimentale chaotique. J’ai acquis cette distance que l’on trouve dans le regard des plus grands oubliés. Je me fous de tout, même du plus important. Je m’accommode de tout, même du plus affligeant. Je nie tout, même le plus évident.
Je suis un peu comme ces orphelins qui ne veulent pas de parents.

« Je suis de mon coeur le vampire,
Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire ! »

Je suis lucide, étrangement lucide, je me mets à tirer des conclusions comme on va chez le coiffeur, à reculons. J’avance dans l’océan de mes pensées, sans avoir préalablement appris à nager, et certains constats me font boire la tasse : copine, emploi, même combat. Mêmes évidences, mêmes nécessités, celle de faire d’innombrables essais pour pouvoir transformer. Comme si l'échec faisait partie de mon quotidien, comme si l'impossible m’était destiné, et ne cessait de me réclamer.
Le « one try, one success », connaît pas. La vie serait bien trop simple si c'était ça.

Je ne sais plus quoi penser de toutes ces femmes, souvent belles, parfois farouches, toujours indécises, ni de moi. A vrai dire, je ne sais pas.

26 novembre 2009

Classique

Je suis en train de me bourrer la gueule. C’est comme ça, c’est un fait. Rien à faire. Juste subir. Regarder le ciel s’obscurcir autour de soi, les êtres se dissoudre dans le marasme ambiant, sentir l’ivresse envahir le subconscient, et laisser le conscient songer à des choses improbables.
Juste oublier, ne serait ce qu’un instant. Un instant d’éternité.

J’ai bien merdé une fois de plus, le perso comme le pro. Le pro d’abord, le plus important en premier. 5ème entretien. La nana, bonne comme c’est pas permis mais aussi souriante qu’une parisienne privée de shopping, me fait passer un test mathématique pour gosse de 12 ans. Visiblement déconcentré, perturbé par je ne sais quel élément non identifié, je foire dès la première question.
Merci, au revoir.

Le perso ? Une autre nana, bien 3 ans de moins que moi, une véritable déesse, copine d’une copine que je choppe sans forcer, naturellement, presque trop facilement. Sauf que dans ces cas là y’a toujours un hic. Un hic vicieux, laid, acharné, qui torture notre amour propre pour mieux s'en délecter. Le hic de la réalité.
Généralement ça s’appelle le silence radio. Et ça tempère promptement les emballements prématurés.

Pourtant quelque chose aurait dû me mettre la puce à l’oreille puisque souvent les gens qui m’intéressent ne sont pas intéressés. La situation inverse étant également vérifiée. Comble de l’incompatibilité.

Classique.

Je suis décidément négligeable, et même pas indécent.

24 novembre 2009

Croix de chemin

Aujourd’hui je suis sorti de chez moi pour acheter une baguette. A la franchouillarde. Ma seule sortie de la journée.

En passant devant l’église du coin j’aperçois un petit vieux, agenouillé face à l'entrée, les doigts croisés, visiblement en train de prier. Le moment est simple et saisissant à la fois. Il semble sortir de nulle part. Ce genre de réflexes ancestraux dans une ville moderne comme Paris me fait l’effet d’un anachronisme, d’un bug dans la matrice. Pourtant la scène est touchante. Elle prend à la gorge. Comme si le temps s’arrêtait pour celui qui prie et celui qui regarde prier.

Le regard illuminé de ces gens, plein d’espoirs malgré leur misérable condition, me fascinera toujours. Un regard qui en dit plus long que tous les prêches du monde.

J’ai un profond respect pour ceux qui croient.
Moi, je n’y arrive pas.

22 novembre 2009

Hasard/Chance

Ça fait toujours bizarre de se prendre un râteau par une moche. Surtout lorsque pour une fois on met le physique de côté. Peut être un retour de bâton mérité. Qui sait.

Mais cela ne m’affecte pas. Enfin pas sur le moment. Surtout quand on a levé de plus belles filles par le passé.
Trouver quelque chose auquel se rattacher, de quoi panser sa fierté. Puis s’en étonner, puis s’en détacher, et enfin s’en cacher. Comme une maladie honteuse, inavouée.

Probablement aucune logique dans tout ça. Seulement les lois du hasard et de l’improbable. Du possible et de l’impossible. Du faux et du vrai. Du mensonge et de la vérité.
Tout part en couilles, en fait.

De toute façon, comme dirait un bon pote à moi : « tout le monde a sa chance avec tout le monde ».

Pourquoi pas.

20 novembre 2009

DK

Hier un mannequin coréen de 20 ans a été retrouvée pendue dans son appart parisien après avoir laissé un "Say hi to forever" sur son blog. Triste.

L'annoncer comme ça sur Internet me laisse perplexe.

On peut tout avoir et ne rien aimer. Et inversement.

17 novembre 2009

Pêle-mêle

« Vous riez de moi parce que je suis différent, je ris de vous parce que vous êtes tous les mêmes »
Jonathan Davis

« La vie est précaire, l’amour est précaire, pourquoi le travail ne serait il pas précaire ? »
Laurence Parisot

« Quand un homme n'a pas peur de coucher avec une femme, c'est qu'il ne l'aime pas »
Jacques Brel

« Ni aimer, ni haïr : voilà la moitié de toute sagesse. Ne rien dire et ne rien croire : voilà l'autre »
Arthur Schopenhauer

“ Mon héros préféré, c'est Mickey. Tout comme lui, j'ai de grandes oreilles et une grande queue »
Serge Gainsbourg

« Certains ne deviennent jamais fous... Leurs vies doivent être bien ennuyeuses »
Charles Bukowski

« La nostalgie est un sentiment puissant, elle peut venir de n'importe quoi »
Terrence Malick

16 novembre 2009

No/More

Manger bio, réactiver son abonnement meetic, virer tous les vieux numéros qu’on utilisera plus. Se branler en pensant à elle, se foutre de tout, éclater ses Wayfarer contre le rebord de son lit. Sortir de chez soi en t-shirt parce qu’il fait 16 degrés dehors, mater Californication, entendre baiser dans la chambre à côté. Passer trop de temps à écrire, pas assez pour les choses inutiles. Haïr les gens portant des casques ‘Momo design’, arrêter l’Absolut, se coucher à 4h du mat, se lever à 8. Réfléchir à un nouvel ipod, attendre une nouvelle vie, virer CSS de la setlist. Avoir l’estomac noué, la pupille dilatée. Passer aux choses sérieuses, relire Easton Ellis, oublier ce qui s’est déjà passé.
Etre obligé de baisser le regard parce qu’on a plus de lunettes de soleil.

Chercher du boulot, se prendre des vents, chercher du boulot, se prendre des vents, faire du sport, chercher du boulot, se prendre des vents.

Tout, et rien à la fois. Comme un mannequin tchèque qu’on refuserait de rappeler après avoir passé toute une soirée sa langue dans la sienne.

Je fais rien.
Mais tout à la fois.

15 novembre 2009

Tard

Je rentre ce soir. Tard. Après une soirée classique, une soirée de mondanités, abrégée. Une soirée de fin de semaine où tout le monde reste décidément et désespérément trop sage. Pas la moindre amorce d’approche. Moche.

J’avance dans la ville, dans la pénombre éclairée ; une ambiance qui donne le cafard et le frisson à la fois. Une ambiance mystérieuse et pourtant faussée.
Je rentre passablement éméché et je marche derrière ces deux bourgeoises de 18 ans dont les petits culs me donnent une gaule d’enfer, l’envie de les violer sur place. Comme ces deux nanas qui m’avaient abordées une fois dans le métro, la fiole à la main, qui n’avaient pas 16 ans, prétendaient en avoir 22, et voulaient soit disant faire « un truc à trois » avec moi. Des petites putes.
Mais je divague.

Je reviens donc à ma balade dans les rues pas mal famées de l’ouest parisien. Rues désertes et imprévisibles à la fois. Déroutantes parfois. A chaque fois, lorsque j’ai un peu bu et que je rentre seul chez moi, j’ai en effet la désagréable impression que tous les couples du coin se sont donnés rendez vous dans la rue pour me faire chier en se roulant des putains de pelle bien profondes en face de ma gueule, ou même en se paluchant parfois. C’est dégueulasse.
Aucun respect pour les gars qui tentent de regagner leur appart pénards.

Un jour ça finira mal cette histoire.

12 novembre 2009

Extrait

"Je pourrais pas l’expliquer, mais j’ai toujours aimé l’ambiance concert bar. Les musicos qui font leur truc sans se poser de questions, les gens qui les regardent avec une certaine envie tout en prenant des coups. Le plaisir de partager ensemble un bon déluge sonore. Le pied quoi. Presque aussi bon qu'un putain d’orgasme, enfin j’imagine.

Petit déjà, dès que j’avais du temps de libre, j’étais toujours fourré dans un pub anglais du centre ville. Un vieux bar en bois rouillé comme je disais à l’époque, dans une petite rue exiguë. J’y allais en courant comme un dératé et je me cognais toujours aux touristes qui visitaient le coin. Je m’excusais même pas. Le patron, qui me connaissait bien à force, me voyait toujours arriver les joues rouges, complètement essoufflé. C’est lui qui m’a appris la guitare. Un vieil homme un peu squelettique avec un fort accent italien mais d’une amabilité et d’une patience sans pareille. Une belle âme.
Quand il est mort il y a quelques années de cela, j’en ai presque pleuré. Et j’ai plus jamais remis les pieds dans le bar."

11 novembre 2009

John 5

10 novembre 2009

Je te hais

C’est sorti comme ça, sans coup férir, sans réfléchir.
Du fond du cœur, du fond du corps.
Sans effort.

Marilyn Manson a écrit dans l’une de ses chansons « You’re pretty as a swastika » : il faut sacrément haïr quelqu'un pour en arriver à penser une chose pareille.

9 novembre 2009

« J’aurais dû préparer cet entretien...peut être aussi ne pas y aller avec la gueule de bois »

3 mois que je ne bosse pas. Je me sens comme un lion en cage. Cette inactivité m’oppresse. Me prend au dépourvu, comprime mon cœur, mon cerveau, met des barrières à mon âme.

Pourtant je suis plutôt bien occupé, mais j’ai cettte sensation que tout n’a jamais été aussi creux.

Plusieurs après midi par semaine, je me retrouve seul devant mon ordi. Lumière tamisée, télé en sourdine, fenêtre donnant sur un ciel définitivement gris et défoncé. Je navigue 10 fois par jour sur les 10 mêmes sites comme un pantin, désarticulé. Un robot détraqué répétant inlassablement les mêmes gestes.
J’attends que le portable sonne. Quelquefois oui, mais pas comme je le voudrais. Cette comédie commence à bien faire, elle tourne à la mauvaise blague et je suis là, impuissant, spectateur de mon impuissance. Anesthésié, pétrifié par quelque chose que je ne saurais même pas définir.

Il me manque l’essentiel, en plus de l’accessoire.
On est toujours trahi par l’accent de la vérité

6 novembre 2009

Charlotte

Charlotte a 29 ans et me regarde furieusement comme si elle voulait me violer sur place. Comparé à la minette de la dernière fois qui avait du mal à aligner 2 mots et qui regardait ailleurs, un monde.

Celle-ci y va cash, peut être trop. Après tout rien ne m’étonne avec le temps. Et puis j’ai la manie d’attirer les filles de 20 ans et les femmes de 30, tout sauf celles de mon âge, alors je me dis que celle-ci finira bien dans mon pieu. Et c’est effectivement le cas.
Et puis vu le calme actuel je n’ai pas trop le loisir de faire le difficile. Et puis dieu me donne finalement raison puisqu’elle affiche un corps à ravir : jambes longues et effilées, cuisses fermes, regard lancinant, bonnet c, tout ce que j’aime.
Et puis elle simule bien, ou se donne du mal pour le faire, s’agrippe à moi à m’en étouffer les muscles, suce indécemment mon oreille, me … donne en tout cas l’impression d’y être comme j’ai rarement eu l’occasion de voir une personne concernée.

C’est peut être aussi simple que ça.

Charlotte est banale, embrasse mal mais me dit que je fais bien les cunis alors je la reverrai peut être.

5 novembre 2009

Langueurs

Je n'aime pas écrire trop longtemps, écrire des textes trop longs. Non par fainéantise ou manque de motivation mais parce que je pense que ce format ne se prête pas aux blogs, et qu'un texte est aussi plus fort lorsqu'il va a l'essentiel.
Le monde est ainsi fait, il faut aller vite, toujours plus vite. Consommer rapidement puis jeter. C'est la vie. On n'est pas forcément obligé d'y adhérer mais tout du moins de le constater.
Moi même, tête folle, j'ai l'habitude de naviguer régulièrement sur de nombreuses autres pages mais ne supporte pas d'y rester plus de quelques minutes. Mon coté indécent sans doutes.

Ce soir je ne veux pas trop vous parler de moi, ou si peu. Pas envie de narcissisme, de nombrilisme. Juste vous dire que pendant de longues années j'ai cru que le problème venait de moi et que finalement, il vient peut être des autres après tout.

Comprendra qui pourra.